Michel Tremblay – L’homme qui entendait siffler une bouilloire

Michel Tremblay

Un livre de Michel Tremblay

… sur les acouphènes… de Michel Tremblay.

Logique… 🙂

Réalisateur consacré, Simon Jodoin voit sa vie basculer à la fin d’un tournage lorsque, dans son oreille, se met à siffler un bruit étrange, persistant, semblable à celui d’une bouilloire, qui se transforme en une véritable obsession. Impuissant à contrôler l’émotion fébrile qui s’empare de lui, il vit un réel film d’angoisse dont il est à la fois l’acteur et le metteur en scène. Le récit de cette expérience traumatisante, sous la plume d’un généreux écrivain, devient tout un cinéma.

Auteur d’une cinquantaine d’ouvrages dont les Chroniques du Plateau-Mont-Royal et le Cycle des Belles-Soeurs, Michel Tremblay compte parmi les plus importants écrivains du Québec.

Merci au forum de France-Acouphènes [lien supprimé car le sujet n’est plus disponible] pour m’avoir fait découvrir ce livre de Michel Tremblay !

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Réponses

  1. résumé du livre de Michel Tremblay:

    Patience et longueur de temps
    Font plus que force ni rage.
    La fontaine

    C’est ce qu’on lit sur la première page du livre de Michel Tremblay : L’homme qui entendait siffler une bouilloire.

    Simon Jodoin voit sa vie basculer à la fin d’un tournage lorsque, dans son oreille, se met à siffler un bruit étrange, persistant, semblable à celui d’une bouilloire, qui se transforme en une véritable obsession. Impuissant à contrôler l’émotion fébrile qui s’empare de lui, il vit un réel film d’angoisse dont il est à la fois l’acteur et le metteur en scène.

    Simon vivait à cent à l’heure. Il était exigeant avec les gens qui travaillaient avec lui, et exigeant avec lui-même. Il aimait bien manger, écouter de la musique forte et tout compte fait, il s’est rendu compte qu’il ne faisait pas vraiment attention à lui-même.

    Le film de sa vie se déroulait devant ses yeux quand il restait réveillé dans son lit. Non, il ne vivait pas une vie saine. Il fallait qu’il change cela, ainsi le bruit dans la tête s’arrêtera !

    Mais le bruit, il restait !

    Sur le point de terminer un tournage, Simon n’avait pas vraiment le temps d’aller voir un ORL. C’est grâce à une amie qui lui a obtenu q’un ORL lui parle au téléphone. Simon voulait une solution. Tout de suite, et sans se déplacer, lui qui était si occupé ! ? L’ORL ne pouvait pas lui donner satisfaction ! « La moutarde lui montait au nez. Il voyait venir le moment ou il envoyait ballader ce jeune prétentieux ignorant ». L’ORL insistait pour le voir. Il fallait faire des tests.

    L’ORL de Simon est très clair : Avec trente pour cent de perte auditive, Simon a un acouphène. Il faut faire d’autres examens pour trouver le pourquoi ! Simon a exigé une franchise totale de la part de l’ORL. On se rend d’ailleurs compte tout au long du livre que Simon en veut autant à ceux qui sont francs avec lui que ceux qui essaient de lui cacher des choses. Le verdict de l’IRM (imagerie à résonance magnétique) passé sera un neurinome acoustique qu?on doit opérer dès que possible.

    Le chirurgien met bien son patient au courant de tous les risques d’une telle opération. Entre autres perte totale de l’audition et, l’acouphène persistera très probablement !

    Bien qu’il eut été mis au courant des conséquences de l’opération, Simon était effondré à l’idée d?avoir perdu une oreille, et d’avoir gardé les acouphènes. C’était un homme désespéré qui rentait chez lui.

    Une fois à la maison, toujours avec cet acouphène, Simon se demandait : Comment survivre ?

    « Il s’était rendu à plusieurs reprises au bord de la folie, avait jusque-là réussi à l’éviter, mais un soir de fatigue, de découragement, après un flop ou une histoire d’amour encore une fois décevante, ne se laisserait-il pas sombrer tout d’un coup, la tête la première, dans une crise sans fond qui le mènerait droit à la névrose dont on ne sort plus, à la psychose définitive ?

    Il savait que la patience, du moins pour un bon moment, n?était pas pour lui, qu’il ne devait pas essayer de l’apprivoiser ni de s’y fier, qu’il devait trouver autre chose avant d’imaginer pouvoir l’utiliser.

    Et il trouva juste avant de s’endormir : par un effort de volonté surhumain, pour sauver sa peau et sa santé mentale, il devait se convaincre qu’il avait besoin de son acouphène pour vivre. Sans lui sa vie était impensable. Il s’en ennuierait, s’il arrivait à disparaître. Ce sifflement de bouilloire qui l’accompagnerait partout lui était désormais indispensable, il l’aiderait à se concentrer, la perte de l?ouie elle-même ferait écran contre les sons qui l’agressaient. Il devait apprendre à s’en servir pour se débarrasser des fâcheux et des indésirables

    Oui, c’était cela, avent la maudite patience, avant la pierre philosophale, avant le creuset et transmutation du plomb en or, avant Nicolas Flamel, Simon devait se convaincre que son acouphène faisait maintenant partie intégrante de son être et que, même .. oui, il l’aimait.

    Mais c’était peut-être ça, la patience après tout.

    Simon se tourna sur le côté droit et, pour la première fois, fit face à son problème plutôt que de s’y laisser submerger. »