Les Français doutent de leur médecine
Lu dans Matin Plus du 12 septembre
Avant d’aller voir un mĂ©decin, de plus en plus de Français se documentent sur Internet.
Un sondage national rĂ©alisĂ© par l’Ifop sur “les Français et leur santĂ©” rĂ©vèle l’ampleur que prennent aujourd’hui l’automĂ©dication et la dĂ©fiance des Français vis-Ă -vis de leurs mĂ©decins.
Selon elle, nos concitoyens donnent la primeur Ă Internet plutĂ´t qu’Ă leur mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste pour rĂ©pondre Ă leurs interrogations. SensibilisĂ©s par les campagnes d’information grand public pour un tiers d’entre eux, les Français n’hĂ©sitent dĂ©sormais plus Ă diversifier leurs sources, privilĂ©giant pour beaucoup l’automĂ©dication. Une mĂ©decine “Ă la carte” Ă©merge donc aujourd’hui dans notre sociĂ©tĂ©, tant les comportements sont divers, selon l’âge et le niveau d’Ă©ducation.
L’enquĂŞte dessine quatre profils : les classiques, les prĂ©ventifs, les insouciants et les fatalistes. Dans les faits, un Français appartenant aux catĂ©gories socioprofessionnelles supĂ©rieures, d’un âge certain, va s’impliquer davantage dans la gestion de sa santĂ© au quotidien qu’un jeune ouvrier. Seules les femmes privilĂ©gient en grande majoritĂ© la prĂ©vention. Mais tous prĂ©sentent aujourd’hui une dĂ©fiance vis-Ă -vis du corps mĂ©dical. Un constat que corrobore l’insatisfaction chronique de nos concitoyens face Ă leur système de soins. L’Ă©tude de l’Ifop dĂ©taille les principales rĂ©clamations des Français : elles concernent le coĂ»t desmĂ©dicaments et des consultations, l’inĂ©galitĂ© du système, la dĂ©tĂ©rioration des structures d’accueil, la manque de place et de personnel, de trop nombreux abus ou encore un manque d’Ă©coute et de compĂ©tences de leurs mĂ©decins. Pas moins de 65% des Français pensent que le système de santĂ© se dĂ©tĂ©riore d’annĂ©e en annĂ©e. Pour autant l’enquĂŞte montre qu’ils ne sont pas prĂŞts Ă faire des sacrifices financiers, mĂŞme pour des soins mineurs, pour prĂ©server ou amĂ©liorer un modèle très enviĂ© outre-Atlantique. La santĂ© reste un dĂ» pour la majoritĂ© de nos concitoyens, et ce dans un contexte plus que prĂ©occupant, oĂą deux personnes sur trois pensent ĂŞtre dans une situation Ă risque (poids, cholestĂ©rol, tabac, diabète…). Certains mĂ©decins, comme Bernard DebrĂ©, par ailleurs dĂ©putĂ© UMP, avancent des pistes de rĂ©flexion quant Ă la nĂ©cessitĂ© de “mettr en oeuvre une mĂ©decine d’accompagnement en parallèle d’une mĂ©decine curative et prĂ©ventive, en faisant un effort au niveau de l’enseignement dès le plus jeune âge et ce jusqu’Ă l’entreprise”.
La faute Ă qui ? Combien de mĂ©decins sont rĂ©ellement capables d’Ă©tablir un diagnostic ? Des docteurs, j’en ai vu Ă la pelle durant ces dernières annĂ©es et si je me coupais quelques doigts il m’en resterait largement assez pour compter ceux qui savent pousser une rĂ©flexion d’ensemble. Ah ça, si on arrive en disant “mon problème vient de lĂ , que dois-je faire ?”, aucun souci. Mais dans le cas contraire…
Peut-ĂŞtre y aurait-il certains choses en revoir dans la formation de nos mĂ©decins ? Ingurgiter des connaissances c’est certainement indispensable, mais c’est Ă©videmment insuffisant. Et ce constat ne s’applique malheureusement pas qu’aux gĂ©nĂ©ralistes…
Les mĂ©decins c’est surtout le fric qui les intĂ©resse.
L’aspect altruiste est passĂ© au second plan.