Bonjour @lectal et bienvenue parmi nous 🙂
Personnellement ce qui m’inquiète beaucoup c’est toute cette communication omniprésente sur le mode “la quasi-totalité (90%, 92%, 95%, ou même “seulement” 80%) des personnes qui ont des acouphènes le vivent parfaitement bien, n’ont AUCUN problème à cause de ça, etc. donc les quelques % que ça gêne ont un problème psy.”
Si l’on part de ce postulat, toute recherche d’un traitement contre les acouphènes est une perte de temps, puisque l’acouphène n’est pas le problème !
Et c’est d’ailleurs précisément ce que me disaient les professeurs Puel et Pujol de l’INSERM Montpellier… en 2003, lorsque j’ai eu la chance de m’entretenir avec eux au téléphone. Ils me disaient que le principal problème n’était pas d’ordre financier, mais bien lié à un souci de communication. En substance, pour les raisons que je viens d’exposer, à peu près tout le monde, et en premier lieu le monde médical / scientifique, considéraient que leurs travaux étaient parfaitement inutiles ! Ils demandaient explicitement à ce que les acouphéniques les aident à faire comprendre la réalité des acouphènes.
Malheureusement je crains que plus de dix ans plus tard la situation ne se soit pas améliorée… (au contraire ?). On continue de faire croire aux gens que c’est quelque chose de bénin, une simple petite gêne, et qu’il suffit de faire un peu d’acupuncture, de relaxation, de sophrologie ou d’écouter du bruit blanc ou un CD de musicothérapie machin truc pour oublier définitivement ses acouphènes…
Les avancées en médecine fonctionnent à peu près toujours comme ça… Dans un premier temps, la réalité et la complexité d’un problème médical sont niées. Les médecins sont convaincus d’avoir trouvé un traitement, une solution, qui s’applique à tous. Et quand ça ne fonctionne pas, c’est la “faute du malade” (qui ne veut pas guérir ou qui est tout simplement… une exception, évidemment !).
Puis dans un second temps un chercheur débloque la situation en mettant en évidence l’ignorance de la médecine quant au sujet en question. Et c’est seulement à ce moment là que de véritables travaux de recherche peuvent commencer. Il n’y a pas que la médecine qui fonctionne comme cela d’ailleurs…
Malheureusement en matière d’acouphène on en est toujours à la première phase. Et aujourd’hui ce ne sont pas les chercheurs seuls qui peuvent faire bouger les choses.