Acouphènes : que faire ? Tout savoir sur les traitements de l’acouphène
Acouphène : que faire ? Un remède, une solution miracle ?
L’acouphène étant multifactoriel, il n’existe pas de traitement pour soigner les acouphènes de toute nature : aucune solution miracle à l’acouphène, qui serait universelle, n’est à espérer.
Il conviendra donc toujours, dans un premier temps, de trouver la cause des acouphènes, d’établir un diagnostic ORL, avant se songer à mettre en oeuvre un traitement des acouphènes adapté avec l’aide d’un ORL spécialiste de l’acouphène.
Trouver le bon remède pour savoir comment soigner l’acouphène passe donc d’abord par l’acceptation d’un fait : le bourdonnement d’oreille reste largement mal connu. Mais si le fait d’avoir les oreilles qui sifflent demeure un mystère à ce jour, cela ne signifie pas qu’aucune approche médicale, scientifique, rigoureuse, n’a de sens.
C’est en réalité tout le contraire : c’est précisément parce que le sifflement d’oreille est complexe que seule une démarche rationnelle permet d’éviter une partie du “parcours du combattant” auquel est confronté le patient acouphènique.
Par ailleurs, l’acouphène reste un symptôme encore mal connu, qui met en jeu le système auditif dans son ensemble, cerveau inclus, ce qui rend difficile la mise au point d’un traitement susceptible de fonctionner pour l’ensemble des personnes dont les oreilles sifflent ou bourdonnent en permanence.
Beaucoup de scientifiques pensent d’ailleurs ainsi que derrière chaque acouphène se trouve une perte auditive, aussi modeste soit-elle.
“Moins d’informations parviennent au cerveau. Une hypothèse suggère que le cerveau, en réaction, pourrait s’auto-exciter et augmenter sa sensibilité. L’acouphène correspondrait alors au bruit de fond “amplifié” de l’activité spontanée du système auditif.”
Dans tous les cas, pour dire “stop” à l’acouphène, il convient de se méfier des gourous et vendeurs de rêve qui prétendent soigner les acouphènes de toute origine à l’aide de CD de musique ou de “potions magiques”. Rappelons notamment que si le stress aggrave les acouphènes – tout comme il le fait pour un grand nombre de pathologies – , il en est rarement la cause.
Alors, en matière d’acouphène, que faire ? Cet article se proposer de dresser une liste la plus exhaustive possible des solutions disponibles : toute solution à l’acouphène, tout traitement, tout remède de l’acouphène y trouve sa place, avec lorsque c’est nécessaire les réserves d’usage.
Traitement d’urgence de l’acouphène suite à un traumatisme sonore
En cas de traumatisme sonore, c’est-à-dire d’un choc auditif qui provoque une surdité brusque, sévère ou modérée, le traitement médicamenteux d’urgence consiste à associer des vasodilatateurs et des corticoïdes, le tout par voie orale ou par voie intraveineuse.
Il y a urgence, car il faut agir dans les 48 heures consécutives au traumatisme auditif : au-delà, malgré l’administration d’un traitement par cortisone et vasodilatateur, les chances de récupérer le maximum de capacités auditives et de se débarrasser des acouphènes diminuent rapidement.
Certains ORL, particulièrement dans les villes côtières, préconisent l’utilisation de séances de caisson hyperbare en urgence, à l’image de ce qui se fait en Allemagne. Si ce traitement aboutit en général à d’excellents résultats, il existe des ORL selon lesquels les caissons sont risqués : en effet, ceux-ci peuvent être contre-productifs, car ils peuvent détruire des cellules ciliées endommagées qui auraient peut-être pu se rétablir naturellement. Une aggravation des acouphènes est donc possible, bien que peu probable.
Nouveau traitement de l’acouphène
Les avancées de la recherche sur les acouphènes sont réelles, ce qui promet de nouveaux traitements de l’acouphène dans un avenir proche.
Cependant, il convient de garder à l’esprit que la recherche médicale demande des années de recherches, mises au points et essais cliniques. Sans oublier l’agrément des pouvoirs publics, préalable indispensable à toute mise sur le marché.
Nous pouvons distinguer quatre types de nouveau traitement contre les acouphènes :
- Traitements / thérapies psychologiques
- Traitements / thérapies pharmacologiques
- Traitements / thérapies acoustiques
- Traitements / thérapies électriques
Parmi les pistes les plus prometteuses de nouveau traitement des acouphènes on trouve les thérapies cochléaires. Il s’agit d’injecter diverses substances médicamenteuses, par exemple de l’anti-glutamate, directement au sein du système auditif. Ces traitement sont en phase de test chez l’animal depuis plusieurs années, et se heurtent en particulier à un risque d’effets secondaires majeurs.
Autre piste de traitement : la stimulation du nerf vague et, plus généralement, la stimulation des aires auditives du cortex cérébral. Il est déjà possible de guérir des acouphènes avec ce type de remède, mais la médecine n’y a recours que lorsque les bourdonnements dans les oreilles restent insensibles aux traitements plus “conventionnels”.
Le principe est de trouver comment diminuer les acouphènes en apaisant le cerveau. En effet, une hyperactivité du cortex auditif a été mise en évidence lorsque des acouphènes sont présents : la solution proposée est alors de modifier l’activité neuronale pathologique via l’utilisation d’un champ magnétique et d’une bobine de fil cuivre positionnée sur le crâne.
De toute évidence, ce type de traitement non invasif n’est en qu’à ses balbutiements, mais les premiers résultats obtenus sont très prometteurs.
D’autres noms propres et noms communs font “rêver” les acouphéniques. En vrac (liste non exhaustive, naturellement 😉 et qui s’allonge au fil du temps, preuve que la recherche sur les acouphènes progresse) : Susan Shore, Thanos Tzounopoulos, Aotal, Ocytocine…
Acouphènes : traitement naturel
Vous êtes à la recherche d’un traitement naturel contre les acouphènes ? Voyons dans cette rubrique les traitements naturels, c’est-à-dire ceux qui ne reposent pas sur l’allopathie et la médecine “chimique”, à base de médicaments.
Acouphène et thérapie sonore
Nous pourrions parler de “thérapie musicale“, puisque cette approche thérapeutique passe par l’écoute de son et/ou de musique.
Thérapie acoustique d’habituation (TRT) / bruit blanc
La Thérapie Acoustique d’Habituation pour les acouphènes est également connue sous le nom Tinnitus Retraining Therapy (TRT),
Il s’agit d’une méthode qui repose sur un concept : l’habituation aux acouphènes. L’idée : une fois que la charge émotionnelle liée aux acouphènes a été supprimée, ou en tout cas fortement diminuée, le cerveau parvient à filtrer le son parasite, qu’il ne perçoit plus comme intrusif. Il devient alors possible en théorie d’oublier ses acouphènes.
La TRT nous vient du Royaume-Uni, où elle a donné quelques résultats intéressants. Elle repose sur le port d’un générateur de bruit blanc dans le but de “déconstruire”, de lever un conditionnement chez l’individu qui vit mal ses acouphènes.
Elle s’accompagne d’un suivi psychologique. En 18 mois, l’acouphénique est censé être parvenu à vivre normalement avec ses acouphènes et même, dans certains cas, à ne plus les entendre autrement que dans le silence total.
Néanmoins, les avis sur ce type de traitement restent partagés. Il semble qu’une telle thérapie donne des résultats particulièrement intéressants chez les patients qui ont développé une phonophobie, une peur du bruit, suite à l’apparition d’une hyperacousie ou même uniquement d’un acouphène.
C’est à Pawel J. Jastreboff que l’on doit ce modèle neurophysiologique qui a tenté de mettre en lumière la “gêne”, mot impropre car extrêmement réducteur, provoquée par les acouphènes. Des connexions existeraient, au sein du système nerveux central, entre les stimulations auditives et d’autres régions du système limbique qui régissent l’émotivité et les réactions au stress. Or, ces interconnections, presque inexistantes chez l’individu “sain”, se retrouveraient très développées chez l’acouphènique. Ainsi, une large quantité d’influx nerveux transiterait d’un système à l’autre, ce qui occasionnerait une gêne importante – qui peut parfois mener jusqu’au suicide.
Notons que les processus en jeu dans les mécanismes de la mémoire commencent à être mieux connus et qu’il a été mis en évidence que la vie de neurones qui se retrouvent “imprégnés” suite à une émotion s’en retrouve grandement prolongée. C’est ainsi que l’être humain peut se rappeler toute sa vie de moments forts vécus dans son enfance, alors qu’il ne retient finalement que bien peu de choses de son quotidien.
L’objectif du traitement “TRT” est donc d’amener le corps humain a reconstruire ces connexions, ce qui passe par l’apprentissage d’une réaction différente face aux sifflements. C’est une approche similaire à celle des thérapies cognitives comportementales. Celles-ci fonctionnent donc bien lorsque le patient a intériorisé de fausses croyances (exemple : “les acouphènes vont me rendre sourd” ou encore “si je ressens de la douleur suite à un bruit c’est que j’ai subi un nouveau traumatisme”) et, plus particulièrement, lorsque lesdites croyances l’ont amené à se couper du bruit.
Nous pourrions dire qu’une des idées centrales derrière cette approche est que le silence est l’ami des acouphènes, et donc l’ennemi de l’acouphénique. En effet, c’est dans le silence que la personne perçoit le plus fortement son acouphène : l’écoute de bruit blanc, un bruit de fond externe au sujet, permanente, est ainsi supposée casser ce silence, et donc limiter l’agression acouphénique. Au final, un déconditionnement pourrait alors se produire, en l’espace de 18 à 24 mois.
Notons qu’en cas de présence d’une hyperacousie en plus d’un acouphène le bruit blanc issu du générateur devra être d’un faible volume. Quoiqu’il en soit, il est indispensable que le patient parvienne toujours à entendre ses acouphènes : il ne s’agit en effet pas ici de masquer l’acouphène, mais de s’y habituer.
En cas de surdité, une prothèse auditive est à prévoir : sa seule présence permet souvent de réduire les acouphènes par simple accès favorisé aux sons naturels extérieurs.
Une des limites de ce genre d’approche est que l’utilisation d’un antidépresseur ou d’un anxiolytique est déconseillée car l’habituation s’en trouverait alors ralentie, voire impossible. Malheureusement, il est difficile pour une personne qui souffre d’acouphènes invalidants et/ou d’hyperacousie sévères de se priver d’une telle “béquille chimique”…
En savoir plus : bruit blanc contre les acouphènes.
Thérapie Sonore Fonctionnelle (TSF) / thérapie musicale
Un autre “traitement” qui relève d’une philosophie assez similaire est la thérapie créée par Joël Sternheimer, qui repose sur le recours à la musique, et plus exactement la “musique de la protéine” (protéodie).
Si le concept peut surprendre, il repose sur l’idée que certaines notes de musique inhibent ou stimulent la production d’acides aminés. Par exemple, un Do aigu stimulerait le tryptophane, tandis que le Ré grave l’inhiberait. Pour le glutamate, c’est le La qui aurait un effet “positif” tandis que le Fa serait négatif.
Ainsi, l’écoute de ces protéodies, harmonieusement placées ensembles au sein d’une mélodie, dans le cadre d’un protocole défini, permettrait de traiter les acouphènes. Cependant, il semble difficile de trouver des personnes qui témoignent d’acouphènes disparus suite à un tel traitement.
Méthode Tomatis
La Méthode Tomatis est née suite à un constat dressé par le docteur Alfred Tomatis, alors qu’il examine des employés dans le secteur de l’aéronautique, dont l’audition avait été endommagée par le bruit des avions et leurs moteurs à réaction.
Il lui saute alors aux yeux, ou plutôt aux oreilles, que beaucoup d’entre eux présentent en parallèle une altération de la voix, comme il est possible de l’observer également chez certains chanteurs à la voix brisée.
Il pose alors une hypothèse audacieuse : les troubles auditifs seraient à l’origine des troubles vocaux. Et se met ainsi en quête d’un traitement expérimental.
On retrouve ici la logique d’un conditionnement : la méthode Tomatis consiste à (re)conditionner le cerveau en corrigeant la perception auditive. Un appareillage auditif, l'”oreille électronique à effet Tomatis”, est mis au point : il filtre et module le son, généralement du Mozart, notamment en réduisant les basses. La voix maternelle est également fréquemment utilisée. C’est tout le circuit neuromusculaire qui est ici sollicité.
Les trois « lois » de Tomatis :
- la voix ne peut produire que ce que l’oreille est capable d’entendre, autrement dit : seules les harmoniques susceptibles d’être entendues par l’oreille peuvent être (re)produites par le laryx.
- en cas de changement au niveau de l’audition, la voix est instantanément modifiée, même si le sujet n’en a pas conscience
- la stimulation auditive menée durant un temps donné affecte par effet de rémanence la posture d’auto écoute de l’individu et donc du même coup sa phonation
Acouphène et ostéopathie
Si l’ostéopathie est aujourd’hui largement utilisée, cette approche thérapeutique non conventionnelle est controversée car son efficacité reste non établie.
L’idée centrale est que certaines manipulations du système musculo-squelettique permettent de réduire les troubles fonctionnels, tout du moins d’apporter un soulagement, à défaut d’une véritable guérison.
En cas de consultation d’un ostéopathe suite à la survenue d’un acouphène, celui-ci doit vous interroger sur l’origine des acouphènes, afin de savoir s’il lui est possible d’apporter une aide quelconque.
Les acouphènes peuvent être renforcés par un déficit de mobilité, particulièrement au niveau de la mâchoire et du crâne. L’os temporal, siège du conduit auditif, ou encore les cervicales, mais aussi la mandibule et la base du crâne sont souvent en lien avec les acouphènes.
Plus particulièrement, les trois plus hautes cervicales, si leur mobilité se trouvent entravée en raison d’une tension musculaire anormalement élevée (le stress pouvant en être l’origine), peuvent troubler la circulation sanguine (vascularisation) du crâne, et ainsi causer des acouphènes.
Acouphène et sophrologie
La sophrologie est une méthode de relaxation qui a fait son chemin, depuis sa création en 1960 par Alfonso Caycedo. Elle fait partir des traitements “alternatifs” et s’apparente à l’hypnose et à la psychothérapie, auxquelles elle emprunte certains éléments.
Véritable école du développement personnel, la sophrologie prend en compte le parcours de l’individu dans ce qu’il a de plus spécifique.
“La guérison qu’on apporte aux patients ce n’est pas celle qu’ils viennent chercher. Ils viennent chercher le silence et on a très peu de chances d’y arriver, mais on leur propose un autre type de guérison, que l’on appelle l’habituation. Il s’agit d’une prise de conscience de la présence de l’acouphène, sans que celui soit intrusif.”
Dr Martine Ohresser, médecin ORL
Comme toute thérapie d’habituation, la sophrologie ne prétend pas en réalité guérir les acouphènes. Son objectif est d’apprendre à vivre avec des acouphènes, malgré les acouphènes, c’est-à-dire à prendre de la distance, du recul, de la hauteur même, par rapport à ces sons parasites. Tout comme le patient peut théoriquement s’habituer au bruit de l’autoroute qui passe devant sa maison, il peut prêter moins d’attention à ses acouphènes et ainsi parvenir à reprendre une vie normale. Les sifflements et/ou bourdonnements perçus dans les oreilles ou dans la tête, une fois qu’ils ne sont plus colorés d’une émotion négative, deviennent “neutres” et s’intègrent alors dans le paysage sonore de la personne.
Acouphène et Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC)
Les psychothérapies cognitivo-comportementales (parfois appelées thérapies cognitivo-comportementales, TCC ou cognitive-behaviour therapy en anglais) sont un autre type de traitement qui vise à l’habituation, cette fois-ci à court terme.
La TCC consiste, non pas à chercher à se soustraire à son acouphènes, mais bien à lui laisser de la place, à l’accueillir, à ne plus l’affronter – étant entendu qu’il est impossible de fuir et que la réaction normale est donc de se battre.
Une TCC est souvent essayée non seulement dans le cas d’acouphènes mais aussi dans celui de douleurs chroniques ou encore de misophonie, cette “haine du son” causée par certains sons. Par exemple, si les bruits qui dérangent le patient misophonique sont désagréables pour tout le monde (bruits de mastication…), ils ne suscitent normalement pas de réaction importante. L’idée n’est donc pas de parvenir à aimer une nuisance, mais à augmenter sa tolérance face à elle.
Si de nombreux psychiatres, psychologues et psychothérapeutes soulignent que l’efficacité des TCC n’est pas clairement établie, cette approche a au moins le mérite de ne pas faire croire au patient qu’il est censé apprécier avoir les oreilles qui sifflent en permanence.
Le Docteur Peignard Philippe est le spécialiste français des TCC dans le domaine des acouphènes mais aussi dans celui de l’hyperacousie. Il vient toutefois d’annoncer son départ à la retraite.
Acouphène et dentiste spécialiste de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM)
L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) semble impliquée dans de nombreux cas d’acouphènes.
En cas de trouble de l’ATM on observe souvent des myalgies (douleurs musculaires), des craquements, ou encore des ressauts lors de l’ouverture et de la fermeture de la mâchoire.
La proximité de l’ATM avec l’oreille est souvent cause d’acouphène mais aussi d’otalgie, de sensation d’oreille bouchée, de sensation de vertige ou même d’hyperacousie.
Le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM), autrefois nommé “syndrome de Costen”, est un trouble de la musculature posturale (manducatrice), de la musculature masticatrice ou de l’articulation temporo-mandibulaire. Le médecin stomatologiste ou le chirurgien-dentiste est le principal thérapeute à consulter mais de nombreuses autres approches médicales sont susceptibles d’apporter un soulagement.
Traitement chinois de l’acouphène
Médecine chinoise
Au Vème siècle avant JC, la médecine traditionnelle chinoise faisait partie des trois grandes médecines traditionnelles savantes avec celle du monde méditerranéen (galénisme) et celle de l’Inde (ayurveda)
Durant le XXème siècle, la médecine chinoise est considérée comme une médecine complémentaire à la médecine occidentale moderne. Elle fait partie des médecines dites “non conventionnelles”.
Les “traitements chinois” peuvent être basés sur la médecine énergétique et les massages (qi gong, kungfu, taiji quan…), l’acupuncture, la moxibustion mais aussi la pharmacopée (racines et plantes chinoises).
Notons qu’en matière d’acouphène le traitement par les plantes n’est pas l’apanage de la médecine traditionnelle chinoise mais celle-ci reste bien souvent, comme dans d’autres domaines, la référence.
Acupuncture
L’acupuncture, parfois orthographié “acuponcture”, est un traitement chinois basé sur la stimulation de l’épiderme en des endroits précis, les fameux “points d’acupuncture”.
D’après l’American Academy of Medical Acupuncture (2004), l’acupuncture fait partie des thérapies complémentaires en matière de céphalées de tension et de migraines, de vertiges (maladie de Ménière), et d’acouphènes.
Néanmoins, l’efficacité de l’acupuncture, pratique remise sur le devant de la scène par la Chine communiste de Mao après être tombée en désuétude, reste un sujet de débat.
Acouphène et homéopathie
S’il est un “traitement” controversé c’est bien l’homéopathie. Aucune preuve d’efficacité n’a jamais pu être apportée au sujet d’un traitement homéopathique des acouphènes, pas plus que pour une autre pathologie, y compris par ses plus fervents partisans.
D’aucuns n’hésitent ainsi pas à parler de pratique pseudo-scientifique voire de charlatanisme tandis que d’autres, plus modérés, se contentent d’évoquer une “médecine alternative”.
Inventée par Samuel Hahnemann en 1796, l’homéopathie repose sur une croyance. Une substance qui, concentrée, déclencherait des symptômes similaires à ceux expérimentés par le patient, est diluée “jusqu’à l’infini”, jusqu’à ne plus être pourvue de principes actifs. Le traitement est alors administré au patient selon un rite précis et l’organisme réagit positivement, sans que l’on puisse observe d’effet secondaire.
En l’absence de preuve scientifique, les nombreuses études n’ayant jamais mis en évidence un effet supérieur au simple effet placebo, il est raisonnable de penser que les améliorations constatés par les patients relèvent soit de l’effet placebo, soit de l’évolution naturelle de la maladie, soit d’une combinaison des deux.
D’autres approches, comme celles basées sur une hypothétique “mémoire de l’eau”, ont la faveur de certains praticiens.
Si vous souhaitez néanmoins donner sa chance au traitement des acouphènes par homéopathie, choisissez comme remède Colocynthis 30 CH, trois granules toutes les demi-heures, ou encore Chininum sulfuricum 9 CH qui est vendu comme solution aux bourdonnements d’oreille et aux vertiges (trois granules, trois à quatre fois par jour au moment des crises).
Autres traitements naturels de l’acouphène
Mode de vie
D’une manière générale, le stress augmente les acouphènes… Tout comme il augmente la perception de tout, en réalité.
Si les ORL et autres médecins disent encore bien souvent qu’il faut agir sur le stress pour faire baisser les acouphènes, c’est tout simplement en l’absence d’un traitement.
Dans tous les cas, vous avez tout intérêt à adopter une vie plus saine, plus tranquille, à écouter votre corps, bref, à éviter toute source de stress qui peut être évitée. Car le stress, par définition, est une difficulté temporaire d’adaptation à une nouvelle situation. Autrement dit : autant que possible, mettez un peu de stabilité dans votre vie.
Plus facile à dire qu’à faire !
Hygiène et alimentation
De nombreux acouphéniques cherchent des liens de causalité entre leur nourriture et l’intensité de leurs acouphènes. Ainsi, certains indiquent que la consommation de gluten, de café ou de soda, dont beaucoup contiennent de la caféine, de la taurine ou autres substances excitantes, fait augmenter les acouphènes. D’autres, à l’inverse, révèlent par exemple que le café diminue les acouphènes.
Un conseil : ne soyez pas obsédé par ce que vous mangez ou ce que vous buvez ! Bien entendu, des variations sont observées, puisque votre condition fluctue sans cesse. Evidemment, tout est “à consommer avec modération”, et pas seulement les boissons alcoolisées. Mais, en dehors de certains pathologies liées à des problèmes digestifs importants, comme par exemple le reflux gastro-oesophagien (RGO, les fameuses “brûlures d’estomac”), ce n’est pas dans ce domaine là que vous parviendrez à obtenir un soulagement des acouphènes, en tout cas pas de manière durable.
Acouphènes : traitement médicamenteux
Médicament pour l’acouphène
Les médicaments contre l’acouphène se divisent en plusieurs catégories :
- les vasodilateurs, utiles en cas d’acouphène d’origine circulatoire
- les anxiolytiques, lorsque les acouphènes sont augmentés par l’anxiété
- les antidépresseurs, quand l’acouphène est alimenté par une dépression, patente ou masquée
Ces médicaments, comme vous pouvez le constater, ne sont pas à proprement parler des traitements contres les acouphènes. Ils ont pour objectif d’agir sur une des causalités supposées de vos acouphènes.
Autre traitements médicamenteux susceptibles d’apporter une aide contre les acouphènes : certains antiépileptiques, qui permettent en particulier de survivre aux premiers mois d’acouphènes, de ne pas sombrer corps et âme face à ces bruits fantômes. Ils jouent également sur les douleurs centrales acouphéniques et permettent de retrouver le sommeil, l’absence de sommeil subie étant souvent un premier pas vers la dépression.
En d’autres termes, et contrairement à ce qui peut parfois être dit, les antidépresseurs qui existent actuellement sur le marché n’agissent pas directement sur les acouphènes mais peuvent aboutir à un effet positif en la matière, compte-tenu de leur action sur la dépression qui découle des acouphènes. Une piste à ne surtout pas négliger, donc.
Implants cochléaires
Un implant cochléaire est un dispositif médical électronique destiné aux personnes atteintes d’une perte auditive bilatérale sévère à profonde. Il transforme les sons en signaux électriques envoyés directement au nerf auditif.
Un tel implant peut ainsi aider le cerveau à retrouver un équilibre auditif et donc, de manière hypothétique, conduire sur le long terme à un acouphène disparu.
Acouphène pulsatile : traitement
Quand l’acouphène est calé sur le rythme du pouls, on parle d’acouphène pulsatile. Celui-ci est généralement un acouphène objectif, contrairement à l’acouphène subjectif, bien plus répandu : l’acouphène peut être perçu par un tiers.
Le traitement de l’acouphène pulsatile passe, après en avoir identifié la cause, par une intervention à l’origine du mal. Par exemple, les troubles de la glande thyroïde ou l’anémie, causes fréquentes d’un acouphène pulsatile, répondent généralement de façon satisfaisante aux traitements.
Si le diagnostic médical peine à identifier une cause évidente, la solution à l’acouphène pulsatile suit la même voie que celle adaptée à l’acouphène “classique”. Notons qu’un certain nombre de patients jugent bénéfique la prise de Ginkgo biloba afin d’améliorer le flux sanguin artériel, mais que d’autres racontent subir des maux de tête plus importants suite à la prise d’un tel remède de l’acouphène.
Nous espérons que cette liste de traitements vous aidera à trouver une solution “miracle” à la question que se pose fatalement, en quête d’un remède, toute personne qui souffre d’acouphène : “que faire ?”
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