Traitement de l’hyperacousie

Hyperacousie : que faire ? Tout savoir sur les traitements de l’hyperacousie.

Faute d’une pathologie bien comprise et en l’absence de causes de l’hyperacousie bien identifiées, une guérison de l’hyperacousie est généralement envisagée à travers une approche thérapeutique pluridisciplinaire.

Il s’agit, en général, de mettre en place un traitement de l’hyperacousie sous forme de “rééducation auditive” via une thérapie sonore d’habituation.

Thérapie sonore

Générateur de bruit blanc

Le port d’un générateur de bruit blanc pour soigner l’hyperacousie découle des travaux du Docteur Pawel J. Jastreboff et d’une évolution de la TRT (Tinnitus Retraining Therapy), une thérapie contre les acouphènes.

Il s’agit de faire porter par l’hyperacousique une générateur de bruit blanc (GBB), des prothèses auditives qui délivrent un léger bruit qui contient l’ensemble des fréquences audibles par l’homme.

Échantillon de Bruit blanc par Omegatron, via Wikimedia Commons

Le bruit blanc peut dans certains cas être remplacé par d’autres types de bruits

  • bruit blanc : il délivre un spectre “plat” : son signal a une puissance constante sur n’importe quelle bande du spectre
  • bruit rose : souvent utilisé comme signal de référence en ingénierie du son, il est plat dans un espace logarithmique
  • plus rarement, d’autres types de bruit coloré, chacun avec ses propres caractéristiques
Échantillon de bruit rose (Omegatron)
traitement hyperacousie remède
Les traitements de l’hyperacousie restent pour le moment basés sur le principe de la réhabituation aux sons quotidiens

Dans un premier temps, le son envoyé par le générateur sera très faible, parfois même inférieur au seuil d’audition. Le volume sera augmenté progressivement, sur une durée habituelle de 6 à 12 mois.

Une des limites de ce type de traitement est que l’on parle généralement de succès en cas d'”amélioration”. Mais il est difficile de distinguer le placebo et l’évolution naturelle de la condition de l’effet de la thérapie sonore. En l’absence d’aggravation, qui n’a aucune raison de se produire en l’absence d’une cause traumatique, le sujet a certainement tendance à ressentir une amélioration, même légère. Ce caractère binaire est une sévère limitation.

En outre, il a été montré que le facteur déterminant est la relation entre le thérapeute et le patient. Se sentir rassuré suffirait-il à initier une guérison de l’hyperacousie ?

Enfin, l’amélioration de l’hyperacousie est évaluée suite à un questionnaire établie par… le créateur de la thérapie et/ou le thérapeute qui l’applique. En l’absence d’études scientifiques qui pourraient évaluer de façon plus rigoureuse les bénéfices éventuels obtenus, il est raisonnable d’estimer que ce biais important fait que la réussite est certainement largement surévaluée.

Autres thérapies sonores d’habituation

Il existe de nombreuses autres “traitements sonores”, ou “sonothérapies”, plus ou moins connus ou reconnus, comme par exemple la méthode Tomatis.

Grosso modo, selon Alfred Tomatis, il existe une distinction fondamentale entre “entendre” et “écouter” :

  • entendre : processus passif, subi (“to hear”)
  • écouter : processus actif, volontaire (“to listen”)

Partant, la méthode Tomatis est une thérapie de rééducation de la fonction auditive ou, plus exactement, de la fonction d’écoute. Elle pourrait ainsi se présenter comme une solution à l’hyperacousie (mais aussi aux acouphènes, qui vont souvent de pair). Sans forcément être un traitement miracle, il s’agit d’une piste intéressante vers un mieux-être, en particulier en matière d’hypersensibilité auditive douloureuse.

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