Bruit blanc contre les acouphènes

On entend souvent parler du bruit blanc comme traitement des acouphènes. Bien qu’il ne s’agisse naturellement pas d’un remède miracle contre les acouphènes, il peut soulager certaines personnes, dans certains cas. Et même être véritablement qualité de “traitement”, parfois, d’autant qu’il est facile à utiliser. Ceci explique sans doute pourquoi il est souvent conseillé par tout ORL spécialiste des acouphènes.

Faisons le point.

Qu’est-ce que le bruit blanc ? Définition

bruit blanc acouphènes
Un bruit blanc efficace contre les acouphènes ? La “neige”

Quand on parle de “bruit blanc“, de quoi parle-t-on exactement ?

Surtout qu’il existe des bruits colorés d’une autre façon… 😉

Bruit blanc : définition

Le bruit blanc, de loin le plus connu, est un bruit neutre (d’où l’absence de coloration). Dans le cas des bruits blancs, toutes les fréquences sonores sont concernées avec une même intensité, ou plus exactement la même quantité d’énergie.

L’énergie est répartie uniformément sur toutes les fréquences : on dit qu’il y a une densité spectrale de puissante constante.

Bruit blanc, bruit rose, bruit brun…

Le bruit blanc n’est pas le seul à être utilisé, parfois dans le cadre d’une ASMR (Autonomous sensory meridian response), une sensation distincte, agréable, de picotements ou frissons au niveau du crâne, du cuir chevelu ou des zones périphériques du corps, en réponse à un stimulus visuel, auditif, olfactif ou cognitif.

Bruit rose

Contrairement au bruit blanc, le bruit rose (ou bruit 1/f) se caractérise par une densité spectrale de puissance qui diminue de manière inversement proportionnelle à la fréquence. Autrement dit, les basses fréquences ont une plus grande amplitude que les hautes fréquences.

Le bruit rose se trouve facilement dans la nature. Saviez-vous qu’il correspond, par exemple, au bruit des vagues, si relaxant ? On le trouve également couramment dans la musique.

Bruit brun

Parfois appelé “bruit rouge”, le bruit brun est un bruit dans lequel la densité spectrale de puissance diminue de manière inversement proportionnelle au carré de la fréquence. Autrement dit, pour le commun des mortels comme vous et moi ;-), cela signifie que les basses fréquences ont une amplitude encore plus grande que dans le cas du bruit rose.

On le rencontre plutôt dans des cas où l’Homme cherche à simuler des sons naturels : bruit du vent, de la pluie… Un apaisement artificiel, pourrait-on dire 🙂

Le bruit blanc comme traitement contre les acouphènes

Certains membres de la communauté préfèrent le bruit rose ou le bruit marron (ou “rouge”) contre les acouphènes. Néanmoins, le principe de fonctionnement étant similaire, nous nous limiterons aux bruits blancs dans la suite de cette page.

Le bruit blanc peut agir comme “traitement”, en tout cas peut aider à apprendre à vivre avec les acouphènes. Dans tous les cas, il est vivement conseillé de discuter avec votre ORL et/ou spécialiste des acouphènes avant de vous lancer dans le recours à la sonothérapie, en particulier sur le moyen ou long terme.

Masquage des acouphènes

Vous ne supportez pas vos acouphènes et vous voulez tout faire pour les masquer ? Cela peut être une bonne idée, temporairement du moins – les avis semblent plus divers sur le long terme, le masquage empêchant la mise en place de l’habituation selon plusieurs études.

Le principe est simple : il s’agit de détourner l’attention du cerveau des bruits parasites (sifflements et/ou bourdonnements dans les oreilles) grâce au caractère constant et neutre, y compris émotionnellement parlant, du bruit blanc. Les acouphènes ressortant moins dans le paysage sonore, ils peuvent se retrouver au moins partiellement “noyés” dans le bruit, ce qui permet au cerveau de moins les percevoir.

Selon que vos acouphènes soient aigues ou graves, le masquage à l’aide de bruit blanc peut être facile… ou extrêmement compliqué. Si vous avez l’impression d’être encore plus dérangé, probablement est-il plus sage de chercher une autre piste…

Habituation aux acouphènes

La théorie de l’habituation aux acouphènes soutient, en vertu du fait que l’on s’habitue à tout, que le cerveau finit mécaniquement et forcément par ne plus faire attention aux acouphènes. Autrement dit, il y a habituation quand le sujet ne perçoit plus du tout ses acouphènes sauf quand il fait l’effort de se concentrer dessus dans le silence, ou, cas le plus fréquent, qu’il ne les perçoit que rarement, car ils sont suffisamment filtrés par le cerveau pour ne plus susciter de gêne.

Malheureusement, différents facteurs peuvent perturber voire empêcher l’habituation : le stress, bien entendu, mais aussi une inhibition latente cognitive peu active, par exemple (ce qui est le cas des surdoués, mais pas uniquement) ou, plus simplement, des symptômes connexes, comme l’hyperacousie, les douleurs, etc.

Ici, il ne s’agit pas de masquer les acouphènes, mais d’aider le cerveau à se désensibiliser aux acouphènes (à la manière d’une désensibilisation dans le cas d’un traitement contre des allergies).

En ce sens, le réglage du volume sonore du bruit blanc est primordial. Trop fort, il va masquer tout ou partie des acouphènes, ce qu n’est pas le but recherché. Trop faible, il n’apportera pas de différence significative et n’aura donc pas d’effet sur l’habituation.

Certains ORL indiquent ainsi qu’il est préférable d’être un peu trop bas qu’un peu trop haut, le masquage étant pour eux un frein à l’habituation. Comment s’habituer en effet à quelque chose qui n’existe pas ? Mais cela revient à supposer que masquer ses acouphènes est chose facile, ce que beaucoup d’acouphéniques démentiraient.

Relaxation

Imaginez… Vous êtes allongé au soleil, au bord de la mer ou d’une rivière… Vous entendez le bruit des vagues… Votre esprit s’échappe… Vous vous sentez bien…

Ici, l’effet recherché est précisément de reproduire cet apaisement, et ainsi de diminuer l’anxiété provoquée par les acouphènes. Partant, l’idée est de casser le cercle vicieux qui veut que l’acouphène alimente l’anxiété qui, à son tour, nourrit l’acouphène.

Objectif ? Une qualité de vie améliorée. Au moins légèrement, au moins temporairement. Grâce à un outil facile à utiliser.

La pluie, un bruit blanc efficace contre les acouphènes

Peut-être faites vous partie de ces personnes qui se sentent apaisées par le bruit de la pluie ? Rien de bien étonnant : il s’agit d’un bruit blanc auquel chacun de nous est exposé, plus ou moins régulièrement il est vrai 😉

Sans surprise, la pluie peut ainsi aider à soulager les acouphènes, pour différentes raisons.

Un son apaisant

Régulier et doux (tout dépend s’il s’agit d’une pruine ou de violentes averses, évidemment), le son de la pluie peut induire un état de calme et de détente, et ainsi contribuer à diminuer le stress et l’anxiété liés aux acouphènes. Si vous habitez dans le midi de la France, et que vous vous désolez de ne pas entendre la pluie pendant des semaines, pas d’inquiétude : le chant des cigales ou des grillons a peu ou prou le même effet. A chacun de trouver ce qui fonctionne le mieux pour soi 🙂

La pluie pour masquer les acouphènes

Si la pluie est suffisamment forte, et que vos acouphènes ne sont pas comparables au bruit d’un avion au décollage, vous pouvez espérer voir le bruit de ceux-ci masqués par elle. Dans la plupart des cas, même si le masquage n’est pas total, la pluie peut aider à les couvrir partiellement, et donc permettre à l’individu de moins focaliser sur son acouphène.

Associations positives

Si pour certaines personnes l’odeur de l’essence est insupportable, pour d’autres elle est un délice. Pour l’audition, c’est pareil : nous percevons tous différemment le monde qui nous entoure. Et notre lecture n’est jamais émotionnellement neutre.

SI vous avez tendance à aimer la pluie, sans doute parce que vous l’avez inconsciemment associée à des souvenirs agréables, peut-être aussi à des moments de détente, vous exposer au son de la pluie devrait vous aider à mieux vivre avec vos acouphènes.

Où trouver un bruit blanc gratuit pour les acouphènes ? (YouTube…)

Il n’est pas forcément utile de dépenser une fortune dans des CD vendus par des pseudo spécialistes des acouphènes, alors même que de nombreux contenus de qualité peuvent être trouvés facilement et rapidement sur internet.

Voici différentes façons de mettre la main sur un bruit blanc gratuit contre les acouphènes.

Applications mobiles

Ce ne sont pas les applications iOS (Apple iPhone / iPad) et Android (Google) qui manquent (voir même des applications pour MacOS ou Windows). Vous pouvez commencer par jeter votre dévolue sur une application gratuite, puis éventuellement passer à des version “Pro” ou “Premium” une fois que vous aurez trouvé votre bonheur.

Pour ce faire, il vous suffit de taper des mots-clés tels que “White Noise Generator” (“Générateur de Bruit Blanc” en français) ou encore “Tinnitus Relief” (“Soulagement de l’acouphène”) pour trouver l’application de vos rêves. Il s’agit ici du nom de deux des applications les plus populaires, mais il en existe des dizaines.

Sites web spécialisés

Parce qu’il n’y a pas que les app’ dans la vie, vous pouvez passer par un site internet pour accéder à un générateur de bruit blanc gratuit, directement depuis votre navigateur. Là aussi, les solutions sont nombreuses.

Vous pouvez trouver des échantillons dans différents formats audio, comme le bon vieux mp3 ou d’autres formats sans perte (lossless), comme le flac par exemple.

Parmi les références, on peut citer SimplyNoise.com ou encore MyNoise.net, qui sont simples à utiliser tout en vous offrant de nombreuses options de personnalisation.

Plateformes de streaming musical : YouTube, SoundCloud, Spotify…

On trouve sur ces réseaux d’innombrables pistes de bruit blanc gratuites, que vous pouvez écouter directement en ligne.

A vous de fouiller pour trouver votre bonheur, en tapant “bruit blanc”, “white noise”, mais aussi d’autres mots-clés pour affiner votre recherche (“pluie”, “cigales”, “grillons”, “forêt”, …).

Le Bruit Blanc “Mestro” figure parmi les plus populaires. A vous de tester – et n’hésitez pas à partagez votre avis avec les membres de la communauté !

Appareil de bruit blanc contre les acouphènes

La demande d’appareils de bruit blanc semble forte, si l’on en juge par la grande quantité de modèles disponibles.

Pour bien choisir votre appareil, voici quelques éléments importants à vérifier.

Options de personnalisation

Comme pour les applications mobile ou les sites internet, il est crucial de pouvoir personnaliser le bruit blanc afin de trouver celui qui fonctionne le mieux pour vous.

Ainsi, alors que certaines personnes ont un penchant pour des bruits constants, d’autres, au contraire, ne les supportent pas et s’orientent de préférence vers des bruits variables, comme celui du vent par exemple, ou encore celui des vagues… ou de la pluie 🙂

On peut se dire que les bruits de ce type sont plus logiques dans un environnement naturel… Ce qui expliquerait pourquoi ils nous sont souvent plus agréables.

Contrôle du volume

Cela va sans dire, mais cela va toujours mieux en le disant 🙂 : choisissez un appareil qui permet de régler le volume. Surtout, optez pour un appareil qui vous permettra de le faire facilement ! Le but n’est pas de causer une gêne auditive supplémentaire…

Portabilité

En particulier si vous êtes souvent en déplacement, ou hors de votre domicile, dirigez-vous vers un appareil portable, ou au moins “transportable”.

De nos jours, il n’est plus besoin d’une enceinte de grand format pour aboutir à une qualité décente. Grâce à cela, vous pouvez choisir sans crainte un mini appareil, au format compact, qui sera votre compagnon idéal chez vous mais aussi en voyage.

Ou au travail, si vous avez la chance de disposer de votre bureau, ou au moins de collègues qui sont OK pour entendre vos bruits toute la journée 😉

Qualité sonore

A ne pas négliger.

La musique, c’est du bruit qui pense.

Victor Hugo

Alors certes, les bruits blancs ne sont peut-être pas de la musique, mais cela ne veut pas dire que l’expérience doit être douloureuse ! Si vous souhaitez en faire votre routine quotidienne, votre meilleur allié contre vos acouphènes, il est important que le son émis soit de bonne qualité. Et puis, il n’est pas impossible que votre appareil vous serve aussi à écouter de la musique 😉

Alimentation

Si certains appareils fonctionnent avec des piles (les piles rechargeables seront alors vos amies), d’autres sont directement équipés d’une batterie, et d’autres enfin peuvent (ou doivent) être branchés directement sur une prise électrique.

Attention en particulier si vous avez l’intention de placer votre enceinte sous votre oreiller… Gros risque de surchauffe, il est impératif de choisir un produit adapté à un tel usage !

Pour le reste, à vous de voir ce qui vous convient le mieux, en gardant à l’esprit qu’une batterie non rechargée pendant longtemps peut devenir inutilisable.

Avis des utilisateurs

Lorsque vous consultez les avis en ligne, portez une attention particulière à ceux laissés par des personnes qui utilisent l’objet convoité précisément comme solution anti acouphènes.

En particulier, regardez les témoignages d’utilisateurs qui ont réellement testé le produit pendant des semaines ou des mois, voire des années. Il ne faudrait pas que les euros dépensés se transforment en nouvel attrape-poussière au fond d’un tiroir 🙂

Générateur de bruit blanc pour acouphènes

Parmi les traitements largement utilisés pour faire face aux acouphènes, on trouve l’usage de générateurs de bruit blanc, le plus souvent dans le cadre d’une TRT (Tinnitus Retraining Therapy, ou “thérapie de rééducations des acouphènes”, “traitement d’habituation aux acouphènes” ou, plus simplement, “thérapie sonore”), basée sur les travaux de Pawel Jastreboff.

Bien sûr, comme souvent dans le cas de ce type de thérapies, son créateur affirme que l’efficacité est de 100%, indiquant que tout échec découle de consignes d’utilisation qui n’ont pas été respectées.

Restons humbles : aucune méthode n’affiche une réussite absolue, et nous restons largement ignorants des mécanismes des acouphènes, de l’hyperacousie et, plus généralement, du cerveau.

Néanmoins, la TRT fait partie des rares outils thérapeutiques soutenus sérieusement par des méthodes scientifiques, et mérite à ce titre votre intérêt.

Notons que les appareils auditifs censés être portés en permanence pendant plusieurs mois sont souvent incorrectement appelés “générateurs de bruit blancs” (GBB), alors même que le son produit est supposé être adapté à chacun, avec l’aide d’un ORL et d’un audioprothétiste.

Au final, le terme “bruiteur” est peut-être plus adapté.

Quoiqu’il en soit, le concept est simple : aider le cerveau à s’habituer progressivement aux bruits parasites, et ainsi réduire leur impact émotionnel.

Un des gros avantages à l’utilisation d’un générateur par rapport aux solutions proposées précédemment est que celui peut s’oublier, puisqu’il est porté en permanence. En outre, comme le son émis l’est directement dans le conduit auditif, il est plus facile de trouver la bonne intensité qui permettra d’agir sans pour autant masquer complètement l’acouphène.

Et bien évidemment le bruit blanc est ici présent en permanence, et pas uniquement quelques minutes ou dizaines de minutes par jour.

Ce faisant, cela permet aussi de ne pas être submergé brutalement par ses sifflements / ronflements / bourdonnements lorsque l’on met les pieds dans un endroit plongé dans le silence.

N’hésitez pas à venir partager vos témoignages et expériences sur le forum !