Physiologie chinoise de l’oreille

  • Physiologie chinoise de l’oreille

    Publié par lilia le 13 février 2017 à 12 h 07 min

    Selon Liu Zongzu, Discours sur l’oreille : « L’oreille n’est pas simple. Quand on parle
    d’orifice, c’est l’eau ; quand on parle des bruits, c’est le métal ; quand on parle des
    méridiens, c’est les Shaoyang de main et de pied qui se rassemblent en son sein.
    Quand c’est à partir de l’interne que se déclenche la surdité, c’est ce qui a la maitrise
    (le maître, c’est-à-dire l’organe) qui est responsable.
    Quand c’est à partir de l’extérieur que rien ne peut plus pénétrer (dans l’oreille), ce
    sont les méridiens qui sont responsables ».

    On doit définir différentes caractéristiques de l’acouphène :

    Ancienneté de l’acouphène

    Classiquement un acouphène ancien, d’installation progressive, correspondrait plutôt
    à un tableau de Vide, tandis qu’un acouphène récent, d’installation rapide ou brutale,
    témoignerait d’une Plénitude. Ceci n’est cependant pas toujours le cas, et le résultat
    du traitement ne dépend pas obligatoirement de la longueur de l’évolution.

    Unilatéral ou bilatéral ?

    Plusieurs cas de figure :
    – l’acouphène est unilatéral et le reste : il est prioritaire d’éliminer un neurinome
    de l’acoustique

    – il est bilatéral d’emblée : importance de connaître la présence ou non de
    signes d’accompagnement (surdité, vertiges)

    il est unilatéral et devient bilatéral : penser à l’apparition d’une nouvelle étiologie (par exemple : passage d’une origine « oreille » à une origine « endocrâne »)

    – de plus, son côté de survenue pourrait être révélateur d’une étiologie
    énergétique : « à gauche, Vent, vide de Sang ; à droite : mucosités-glaires, chaleur » « quand la douleur est à gauche (Yin), c’est généralement vide de Sang ou de
    Yin, soit Feu, soit Chaleur (par excès de Yang). Elle redouble le soir. Quand la
    douleur est à droite (Yang), c’est généralement vide d’Energie, soit
    refoulement, encombrement ou glaires, ou Vent, ou Humidité (excès de Yin).
    Elle s’apaise avec le soir. »

    Continu ou intermittent ?

    La présence d’acouphènes continus doit systématiquement faire rechercher une
    étiologie organique par des examens complémentaires (exemple : neurinome de
    l’acoustique)
    Le passage d’intermittent à continu est un signe d’aggravation. L’évolution suivante
    peut être la survenue d’une surdité. (par exemple, des points comme le 43 VB ou le
    44 VB ont cette indication). Pour la MTC, chants d’oreille et surdité peuvent être les
    deux stades évolutifs d’une même maladie comme dans la maladie de Ménière.
    Cependant, même si les acouphènes semblent avoir une origine banale et sont
    intermittents, il faut toujours craindre une pathologie organique de type neurinome ;
    cela ne doit jamais dispenser de faire pratiquer des examens complémentaires en
    première intention.

    L’acouphène est unilatéral ; varie-t-il en intensité ?

    Plusieurs situations peuvent être évoquées :
    – systématiquement améliorés ou aggravés le matin ou le soir : outre le
    diagnostic de Vide, Plénitude ou Stagnation, il doit faire évoquer un trouble des Qiao.

    – fluctuant en fonction de la fatigue ou du stress : la perturbation est souvent due à la Rate, associée ou non à une origine Yinwei.

    – survenant « par cycles » : penser aux méridiens curieux

    Acouphènes et hyperacousie

    L’hyperacousie n’a pas de réelle définition reconnue par tous. Le patient la traduit souvent par une intolérance pour des sons habituels de l’environnement ; ces bruits n’étant pas des traumatismes sonores de forte intensité.
    Malgré un examen qui montre un seuil auditif normal, il existe une altération sensible
    de la qualité de vie. Elle peut parois être perçue comme douloureuse (comme dans
    la phonophobie).

    Acouphènes et huit règles

    Il est difficile d’interroger un acouphène en fonction des huit règles. D’autant que les textes chinois modernes disent : « un bourdonnement Plénitude ne répond pas à la
    pression du doigt, un bourdonnement Vide y répond. ». Cela ne peut être qu’un élément d’orientation. Certains patients décriront ce geste spontanément, mais en appuyant sur l’un des trois points pré tragiques et non sur le méat auditif.
    Quelques tendances générales se détachent à l’énumération des étiologies des
    acouphènes :
    – on note la grande incidence des troubles de la charnière cervico-occipitale, qu’ils soient traumatiques, somatiques ou énergétiques ; dans ce cas, le taux d’amélioration et de guérison semble significatif

    – on retrouve fréquemment des pathologies liées aux méridiens curieux

    – on note l’importance de l’axe Shaoyang (Triple Réchauffeur et Vésicule
    Biliaire), dont l’explication peut être trouvée par les rapports « anatomiques »
    de ces méridiens avec l’oreille. L’irrigation énergétique du « pivot » qu’est
    l’oreille est assurée par le niveau énergétique « pivot » qu’est Shaoyang.

    – on retrouve aussi fréquemment une atteinte des liquides endolabyrinthiques,
    dont l’origine peut se référer aux rapports étroits entre l’oreille et le Rein.

    – on remarque enfin l’implication des points du thorax, liée aux fonctions et au
    symbolisme de la poitrine.

    La suite au prochain épisode 😉

    lilia a répondu il y a 7 années, 2 mois 1 Membre · 0 Réponses
  • 0 Réponses

Nous sommes désolés, aucune réponse n'a été publiée pour le moment.

Connectez-vous pour répondre.