Un hyperacousique à l’hôpital !

  • Un hyperacousique à l’hôpital !

    Publié par garuga le 27 novembre 2016 à 12 h 14 min

    Comme il peut arriver à tout un chacun, j’ai dû me faire hospitaliser tout récemment. C’est bien entendu encore plus pour un hyperacousique qu’un normo-entendant une source d’angoisses et de stress. Quelques mots sur le sujet 🙂

    Après que le chirurgien ait déclaré qu’il allait m’hospitaliser, je lui signale que je suis hyperacousique et que je ne pourrai pas supporter un voisin de chambre. “Pas de problème, on va vous trouver une chambre seul” me répond il. Il prend sont téléphone et donne quelques consignes. Me voilà donc avec une chambre pour moi tout seul, ce qui est appréciable. Je signale ma condition pathétique aux infirmières qui en prennent bonne note. Hélas, la chambre donne sur un gros générateur électrique et une tour de ventilation. Le bourdonnement continue associé à la soufflerie intermittente est une source de souffrance pour mes oreilles meurtries. Je vais voir l’infirmière chef (que j’appellerai intérieurement “le juteux” pour son style brute de décoffrage ) pour demander à changer de chambre, il y en a deux en face de libres qui sont plus petites mais beaucoup plus silencieuses. “Impossible”, me répond t’elle, avant d’ajouter sans avoir l’air de le penser “désolé”. Celui qui est désolé, c’est surtout moi. Le stress augmente et je commence un peu à paniquer, j’envisage alors sérieusement de prendre mes affaires et de me barrer. Je me reprends, enfonce plus profond mes protections auditives (SNR 18 dB) et tire ma chaise loin de la fenêtre.

    L’attente est longue, je suis rentré à 7 heures et ne suit programmé que pour 13H. Je ferme la porte, ce qui me protège convenablement des bruits du couloir mais je ne peux échapper au bourdonnement extérieur, d’autant plus que la salle de bain, équipé d’un système de ventilation continue et bruyante, ne peut m’offrir asile. Sinon, j’y aurai élu domicile. Finalement, on vient m’embarquer pour le bloc. J’enfonce des protections auditives plus costauds (SNR 36 dB) et roulez jeunesse !

    Les protections sont efficaces et je ne suis pas gêné par les bruits ambiants qui restent à un niveau supportable. Arrivé en bas, l’équipe remarque que je porte des bouchons. Je leur explique ma situation. A titre anecdotique, je découvre que l’anesthésiste n’a pas lu mon dossier. Deux jours auparavant, j’ai passé 20 minutes avec son assistante à remplir un dossier que le médecin n’a même pas lu. C’est assez effrayant.

    Je demande un relaxant que l’assistante avait évoquée lors de l’entretient préalable et qui aurait dû déjà m’être donné. On me dit que l’anesthésiste me le donnera. En fait, malgré mon insistance, on ne me donnera rien. C’est là la marque d’une insuffisance professionnelle regrettable, mais bon, je suis sanglé, je ne peux pas m’échapper ^^

    On m’amène au bloc et là, on me colle dans les naseaux de l’oxygène. Le bruit de l’air pulsé est difficilement supportable. Je me crispe. L’anesthésiste me demande de me détendre pour l’injection dans le dos. Je lui répond qu’avec le bruit de l’oxygène, c’est impossible. Son assistante diminue immédiatement le débit du flux, rendant le volume sonore tout à fait supportable. Je me détend. On me pique et le charcudoc fait son boulot. On me ramène ensuite dans ma chambre.

    Je prends un Xanax avant de m’endormir. La nuit sera difficile, entre le bourdonnement incessant du générateur sous ma fenêtre et les infirmières qui viennent toutes les deux heures voir si je ne suis pas mort, le sommeil ne sera guère présent cette nuit là et paradoxalement, mes oreilles seront plus douloureuse que la partie de mon anatomie opérée. Je rappelle aux infirmières mon handicape auditif et la nouvelle équipe fait de son mieux pour entrer dans ma chambre le plus silencieusement possible. J’apprécie leur professionnalisme et leur empathie.

    Le lendemain matin, je reprends un Xanax. Je prends alors conscience que je commence à m’habituer aux bruits du générateurs, arrivant par moment à ne plus y penser quand je concentre mon attention sur autre chose, la lecture ou un jeu vidéo par exemple. La soufflerie intermittente restera elle un problème.

    Ensuite… et bien, retour à la maison et au relatif silence de mon chez moi ! Je me prends alors en retour le contrechoc nerveux et l’addition du manque de sommeil : points de vie à zéro 🙂

    Au final, je dirai que si l’hôpital se soucie du bruit officiellement selon les normes en vigueur, rien n’est pensé pour un hyperacousique. Et comment cela pourrait il l’être ? Les normo-entendants ne réalisent pas le moins du monde combien les sons de leur quotidien sont devenus une source de souffrance pour nous. Et c’est bien compréhensible, à moins de le vivre, c’est impossible à réaliser. Quant au personnel hospitalier et bien la majorité d’entre eux a fait un effort face à ma situation particulière, pas tous, et pas toujours un gros effort mais globalement, vu le type d’usine inhumaine qu’est un environnement de ce type et les contraintes qu’il impose aux personnes qui y travaillent, bin… c’était déjà pas si mal 🙂

    garuga a répondu il y a 7 années, 5 mois 3 Membres · 7 Réponses
  • 7 Réponses
  • solo2016

    Membre
    27 novembre 2016 à 13 h 33 min

    bonjour @garuga bizard ils auraient pu te prescrire une prémédication comme l’atarax ou autres a prendre la veille de l’opération et mentionné sujet anxieux sur la feuille de l’anesthésiste pour eux on est que des numéros .! (a qui le tour) ils ce ressemble tous on est loin du symbole universel : (le Coeur blanc). personnel de santé surtout des soins infirmiers.

  • garuga

    Membre
    27 novembre 2016 à 13 h 46 min

    Oui, @solo2016, en effet et d’autant plus que 48 heures avant l’intervention, j’avais bien expliqué la situation à l’assistante de l’anesthésiste et insisté sur mon hyperacousie et l’angoisse en découlant. Elle m’avait d’ailleurs parlée d’un produit à boire pour me détendre que l’on me donnerait avant l’opération, produit que l’on ne m’a jamais administré. Mais à partir du moment où l’on prend conscience que l’anesthésiste ne lit pas les dossiers des personnes dont elle va s’occuper et découvre leur cas 5 minutes avant de partir au bloc, et bien… il n’y a pas grand chose à espérer 🙂

  • solo2016

    Membre
    27 novembre 2016 à 13 h 51 min

    pas moyen de rectifier ou de corriger mes conneries et fautes d’orthographe hh pour ce la je recommence mon texte posté de peur que je vais être sous évaluer avec mes fautes….bonjour @garuga bizard ils auraient pu te prescrire une prémédication comme l’atarax ou autres a prendre la veille de l’opération et mentionné sujet anxieux sur la feuille de l’anesthésiste pour eux on est que des numéros .! (a qui le tour) ils se ressemblent tous on est loin du symbole universel : (le Coeur blanc). personnel de santé surtout des soins infirmiers.

  • solo2016

    Membre
    27 novembre 2016 à 13 h 57 min

    pour moi c’est une faute professionnel le chirurgien s’il apprend ça il va pas apprécier c’est la faute a l’anesthésiste un irresponsable ou est l’humanité dans tout ce la ça me touche on ponçant a ce que vous avez pu enduré @garuga courage .

  • garuga

    Membre
    27 novembre 2016 à 14 h 19 min

    Merci pour votre sollicitude, @solo2016 🙂
    Par soucis d’honnêteté, j’aimerai relativiser : globalement, cela s’est bien passé. Le chirurgien était compétent, l’anesthésiste a réussi son anesthésie sans provoquer de lésions (semble t’il) et globalement, le personnel hospitalier s’est montré sympa et à l’écoute de mes problèmes particuliers. Bref, les mauvais coucheurs ont été une minorité 🙂 Je n’ai relevé que deux couacs, celui que j’ai reporté plus haut et le manque de suivi post-hôpital; il m’a fallu arracher la moitié des informations en harcelant le personnel présent de questions sur la suite des opérations, le chirurgien ne se souciant absolument pas de communiquer quoique ce soit et les infirmières faisant le minimum de ce côté là. En somme, et vu ce que je sais de l’hôpital public et du milieu des professionnels de santé en général, c’était déjà beaucoup 🙂

  • chaos17

    Membre
    27 novembre 2016 à 19 h 02 min

    Je suis content pour toi que tu as pu survivre additivement à cet épreuve, c’est bien dommage qu’après ta sortie de l’hôpital tu t’es retaper l’anxiété (hypervigilance) de notre maladie.

    J’ai lu pas mal d’autre cas où les fautes professionnels sont super graves et l’hôpital prend pas de responsabilité malgré le flagrant délit. Pour çà que je suis quand même soulager que t’as rien eu de plus et que la majorité du personnel a fait des efforts même s’il y a toujours des connards.

    Je trouve que notre dossier médical devrait rester sur la carte vitale mine de rien pour éviter un minimum qu’on doit tout re-expliquer et espérer qu’on nous écoute. Ne crois pas que je ne compathie pas à ton problème au contraire, je suis juste content que tu t’en es sortie sans aggravation.

  • garuga

    Membre
    27 novembre 2016 à 19 h 29 min

    Merci à toi aussi, @chaos17.

    Oui, il se passe parfois des choses crades dans les hôpitaux et les cliniques, ma grand mère maternelle avait perdu l’odorat suite à une erreur du chirurgien et comme c’était des gens pauvres il n’y a eu jamais eu de poursuites contre le médecin et ma grand mère paternelle avait eu une partie des neurones endommagées suite à une erreur de l’anesthésiste. Et dans ces cas là, pour sauver leurs fesses et leur réputation, pour économiser des dommages et intérêts, par orgueil et aussi par corporatisme, tout ce petit monde fait bloc et nie toute responsabilité. C’est un classique dans toutes les professions où règne le corporatisme. Après, il y a parfois de bonnes surprises, des gens honnêtes ou des revanches qui peuvent s’exprimer : pour ma grand mère paternelle par exemple, c’est une infirmière en conflit avec sa direction qui a crachée le morceau et rapporté l’erreur de l’anesthésiste qui jusqu’à son témoignage niait toute responsabilité et tous les autres faisaient semblant de ne rien savoir. Ainsi va le monde…

    Mais pour revenir à mon cas, j’estime que tout était mal qui finit bien et globalement, je n’ai pas été maltraité. Mon handicape auditif a été un peu considéré, cela aurait pu être mieux et plus sérieux (me donner une autre chambre plus silencieuse et ne pas oublier mon relaxant) mais à dire vrai, je m’attendais à bien pire 😀

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