L’intolérance au bruit ou à certains bruits, comme le froissement de papier, l’entrechoquement
de verres ou de couverts, la fermeture de portière, ventilation d’ordinateur… concerne 40% de la population acouphénique, contre 2% dans population générale. Cette hypersensibilité aux sons est souvent décrite comme étant plus handicapante que l’acouphène lui même.
L’hyperacousie ne s’explique pas par une lésion comme pour l’acouphène. Il résulte de
l’hyperactivité des voies auditives descendantes intervenant dans le rétrocontrôle négatif. Le sujet hyperacousique est généralement inquiété par un risque de lésion associé au bruit non supporté.
Des douleurs auriculaires peuvent survenir par inflammation ou tension de muscle de l’oreille du sujet qui est plus sensible et constamment en alerte auditive. Néanmoins, l e niveau sonore
lésionnel ne correspond pas au seuil de tolérance du patient.
La misophonie (du grec «miso» signifiant «qui hait») est le trouble auditif associe aux
acouphènes le plus invalidant, et se développe lors d’une inadaptation complète à ces derniers.
Les personnes atteintes de misophonie adoptent des réactions fortes et négatives en présence de certains sons de la vie courante ou d’autres personnes. Leurs propres bruits ne leurs sont d’aucune gêne. Cette erreur cognitive mène le patient à un comportement d’isolement social, et de mise à l’écart du bruit, favorisant de surcroit l’évolution d’une hyperacousie.
On parle de phonophobie lorsqu’il existe une crainte du bruit, limitée alors à quelques situations spécifiques. Ce trouble est associé au développement d’un trouble anxieux coexistant. Elle se traite par une prise en charge générale de l’anxiété du sujet et de sa composante auditive plus particulièrement, au même titre que l’hyperacousie à laquelle elle est généralement associée.