Hyperacousie : témoignage
Groupe public
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TĂ©moignage d’hyperacousie disparue, de guĂ©rison, tĂ©moignage positif ou moins positif⊠Partageons nos histoires.
AcouphĂšnes & Hyperacousie, le duo de l’enfer est un jour venu sonner Ă ma porte.
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AcouphĂšnes & Hyperacousie, le duo de l’enfer est un jour venu sonner Ă ma porte.
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Bonjour. Je viens me prĂ©senter et Ă©voquer ma situation, d’abord parce que cela amĂšne un peu de soulagement d’Ă©voquer ses problĂšmes et ensuite parce que je me dis que mon tĂ©moignage pourra peut ĂȘtre avoir une utilitĂ© pour quelqu’un, qui sait ?!
Pour le cadre gĂ©nĂ©ral, j’ai la 40e, je suis diabĂ©tique depuis une quinzaine d’annĂ©es et je pratique (pratiquais) occasionnellement le tir sportif en club avec des protection auditives depuis 6-7 ans, j’ai eu une extraction dentaire qui s’est mal passĂ© et qui a gĂ©nĂ©rĂ© un dĂ©sĂ©quilibre des ATM, traitĂ© par un kinĂ©/ostĂ©opathe.
Il y a 6 mois environ, j’ai passĂ© un IRM pour un problĂšme neuropathique. C’Ă©tait mon premier IRM. La technicienne m’enfourne Ă la vite une paire de bouchon auditif, sans prendre la peine de les placer correctement, et retire la mousse isolante qui borde le berceau pour pouvoir mieux refermer le dispositif censĂ© vous empĂȘcher de bouger la tĂȘte. Je n’ai pas d’autre protection que ces maigres bouchons mal placĂ©s. Pendant 20 minutes, je m’en prend plein les oreilles. Le bruit que gĂ©nĂšre un IRM est Ă©norme (entre 90 et 120 db). Je ne le sais pas encore mais je viens d’ĂȘtre victime d’une nĂ©gligence mĂ©dicale et Ă ce moment lĂ , je subis probablement un traumatisme sonore.
Il y a 4 mois, alors que je discutais au tĂ©lĂ©phone portable avec un pote depuis une heure, je ressens une vive douleur Ă l’oreille gauche, celle qui Ă©tait plaquĂ© au tĂ©lĂ©phone. Mon oreille me fait mal et elle est toute contractĂ©e. Visite chez le mĂ©decin qui regarde le conduit, me dit qu’il n’y a pas grand chose et me prescrit des goutes pour l’oreille. Je lui fais remarquer que je trouve curieux qu’en 2 ans, ce soit la 4e otite que je subis, alors que je ne vais pas Ă la piscine. Il hausse les Ă©paules et prend mon chĂšque.
Le problĂšme sâaggrave. Je perds pendant 2 jours une partie de l’audition du cĂŽtĂ© de lâoreille gauche. Je vais voir un autre mĂ©decin, la lĂ©gĂšretĂ© du premier m’ayant Ă©chaudĂ©. Celui ci me met sous antibiotique et fluidifiant mais Ă©carte la cortisone du fait de mon diabĂšte. Au bout d’une semaine, cela va mieux. Plus de problĂšme d’audition. Malheureusement, une semaine aprĂšs, c’est la rechute, mes deux oreilles sont contractĂ©es (“cathare tubaire” me dit mon mĂ©decin), elles “chauffent” et je dĂ©couvre les joies d’avoir les oreilles qui chantent ! AcouphĂšnes, bienvenue dans ma vie, je ne te connaissais pas, je vais apprendre Ă te connaĂźtre. De trĂšs prĂšs.
Un nouveau traitement antibiotique ne donne aucun rĂ©sultat. Le gĂ©nĂ©raliste m’envoie donc consulter un ORL sur Macon. Je dĂ©barque dans un luxueux cabinet (ce qui signifie mucho dĂ©passement) et rencontre le spĂ©cialiste. Il m’Ă©coute d’une oreille distraite, si je puis dire. Visiblement, mon cas ne l’intĂ©resse pas, rien que du trĂšs banal pour lui et il ne s’attarde pas, visiblement pressĂ© de passer au client suivant. Il me fait passer un audiogramme, me dit que l’audition est pratiquement normale et que je ne dois pas m’inquiĂ©ter et que tout ira bientĂŽt mieux. J’insiste un peu, quand mĂȘme, disant que je trouve trĂšs inconfortable d’avoir les oreilles sous pression en permanence. Il me prescrit alors une machine Ă surpression pour injecter de la cortisone par voie respiratoire. Je ne le sais pas encore, mais je vais payer trĂšs cher ce choix thĂ©rapeutique.
De retour chez moi, je vais en pharmacie rĂ©cupĂ©rer la machine. Sa taille est impressionnante, Ă peu prĂšs celle d’une imprimante laser. La pression est rĂ©glable. Le pharmacien me dit d’essayer diffĂ©rent rĂ©glages jusqu’Ă trouver un niveau confortable. Les 12 premiers jours, tout va bien, le traitement me soulage, que ce soit pour le cathare tubaire ou les acouphĂšnes, je reprends espoir. Le 13e jour, et bien comme ont dit, “et lĂ c’est le drame”. Je met la pression de la machine sur 7 au lieu de 5. Le rĂ©sultat est douloureux pour mon oreille gauche. Je reviens Ă 1. Peine perdue. Si la douleur finira par s’estomper, en revanche, je viens d’hĂ©riter d’un deuxiĂšme acouphĂšne, en plus du sifflement permanent, je dĂ©couvre les joies d’une sorte de chuintement encore plus dĂ©sagrĂ©able. Une deuxiĂšme couche en sorte. Que du bonheur !
15 jours aprĂšs, je suis invitĂ© Ă une soirĂ©e chez des copains. Je dis oui. J’aurai dĂ» plutĂŽt me fouler la rotule ce soir lĂ que d’y aller mais ainsi que le dit un sage, il ne faut que 3 secondes pour faire une connerie ! Sur place, les invitĂ©s Ă©coutent de la musique africaine. Le son de la chaĂźne HIFI me dĂ©range fortement. Pas de pot pour moi, j’ai oubliĂ© mes bouchons de protection que j’emporte toujours avec moi d’habitude. Je pense que Karma avait dĂ©cidĂ© qu’il Ă©tait temps pour moi de rencontrer mon Destin ! A un moment, la fille de notre hĂŽte tripote l’ampli, produisant un Ă©norme son qui me vrille l’oreille gauche. Je sors me promener dehors. C’est bien sĂ»r trop tard, mais une fois de plus, je ne le sais pas encore.
Le lendemain, je reçois une visite affectueuse ; c’est l’Hyperacousie, venue dire bonjour Ă son pote l’AcouphĂšne ! AcouphĂ©niques, vous pensez que votre vie est infernale ? Attendez de dĂ©couvrir l’hyperacousie, vous comprendrez alors que vous Ă©tiez heureux avant, avec votre gentil sifflement juste un peu stressant parce qu’il est taquin ! Tous les sons sont dĂ©sormais amplifiĂ©s, j’entends le raclement du mĂ©tal quand je branche l’alimentation de mon tĂ©lĂ©phone mobile, faire la vaisselle est devenu impossible tant le bruit de la faĂŻence ou du mĂ©tal qui claque est douloureux, mĂȘme chose pour une simple friture qui vous dĂ©fonce l’oreille. Une abattant des WC qui tombe et vos oreilles douloureuses se contractent pendant des heures. Bref, vous vous retrouvez assailli de toute part par une multitude de sons et beaucoup d’entre eux, mĂȘme peu Ă©levĂ©s ou lointains, vous font mal aux tympans. Lorsque vous Ă©tiez seulement acouphĂ©nique, vous pouviez vous soulager temporairement avec certains enregistrements sonores. DĂ©sormais, le moindre son est devenu votre ennemi. TerminĂ© des sports aussi extrĂȘme que regarder la tĂ©lĂ©, allez dans un bistro ou faire vos courses en supermarchĂ© sans protection auditive.
Je tĂ©lĂ©phone Ă l’ORL de Macon. Sa secrĂ©taire m’explique qu’il ne peut pas me recevoir avant 3 semaines. J’explique la gravitĂ© du nouveau phĂ©nomĂšne. Elle me renvoie vers les urgences. Les urgences… si vous n’ĂȘtes pas mourant, n’y allez pas, c’est une perte de temps. AprĂšs 5 heures d’attente, je vois un jeune interne fatiguĂ©. Il me regarde les oreilles, me dit que tout va bien et que ça passera dans quelques jours. J’exprime mes doutes. Il me rĂ©pond qu’on ne va pas me mettre sous cortisone pour ça et me prescris un arrĂȘt maladie de 4 jours. Je me repose donc et le phĂ©nomĂšne diminue. Puis, je reprends le travail. Je bosse dans une Ă©cole, un environnement souvent bruyant. L’hyperacousie redĂ©marre avec un enthousiasme inĂ©galĂ©e et cette fois, elle ne me quittera plus, la coquine !
J’obtiens un rendez vous en urgence auprĂšs d’un ORL d’un hĂŽpital de Montpellier. On me fait passer un audiogramme, tout est normal (du moins dans les frĂ©quences vĂ©rifiĂ©es). Le mĂ©decin qui me reçoit m’Ă©coute attentivement et prend des notes. Puis il m’explique que le tir sportif a pu gĂ©nĂ©rer des micro traumatismes malgrĂ© les protections, que le diabĂšte a considĂ©rablement fragilisĂ© le rĂ©seau nerveux et que l’appareil Ă surpression a fait des dĂ©gĂąts sur ce terrain fragile. Il ne prononcera pas le mot d’erreur mĂ©dicale, corporatisme oblige, mais le mot flotte dans la piĂšce. Il ajoute que le traumatisme sonore a terminĂ© le travail. Il me dit ensuite que l’on ne sait pas ce qu’est exactement l’hyperacousie, il me parle de neurones qui ne sont pas mortes mais qui s’enflamment sans que l’on sache pourquoi. Il termine en disant que cela ne se soigne pas et que si j’ai de la chance, dans quelques annĂ©es, je m’y habituerait. Il me conseil de me protĂ©ger du bruit avec des filtres auditifs mais pas de m’en couper totalement. Puis il me prescrit du Lyrica en me prĂ©cisant que les chances d’amĂ©lioration sont faibles (mĂ©dicament qui, chose rigolote, parle dans ses effets secondaire de… hyperacousie !). Au final, je sors de lĂ dĂ©sespĂ©rĂ© mais au moins suis-je tombĂ© cette fois ci sur un mĂ©decin qui ne m’a pas expĂ©diĂ©. Ma prochaine expĂ©rience sera moins heureuse…
Afin de vĂ©rifier le diagnostique, je vais voir un ORL Ă l’hĂŽpital Lyon Sud. Le technicien qui mesure mon audition est sympa. On papote. Le haut niveau d’intolĂ©rance au bruit qui est dĂ©sormais mon quotidien le surprend. Il me dit qu’il a vu des hyperacousiques voir leur situation s’amĂ©liorer mais que c’est un problĂšme complexe et prĂ©fĂšre laisser la parole au mĂ©decin. L’homme ne veut pas s’attirer d’ennui en marchant sur les plates bandes du rĂšgne mĂ©dicale, je le comprends et ne lui en tiens pas rigueur. Il est temps pour moi d’ĂȘtre reçu par le Prince des lieux qui daigne accorder audience au manant que je suis. Je rentre, m’assois sur un tabouret et lĂ , l’ORL me regarde et me jette, d’un air dĂ©daigneux, “Vous, vous avez fait le tour des ORL avant de venir me voir”. La remarque et le ton employĂ© me surprennent et je me dis que la visite ne va pas super bien se passer. J’avais raison, bien sĂ»r. J’essaie de lui expliquer le cheminement qui m’a amenĂ© Ă cette situation en essayant d’ĂȘtre synthĂ©tique. ArrivĂ© Ă la moitiĂ© de mes explications, il ne m’Ă©coute plus. Il me pose quelques questions qui me paraissent de prime abord Ă©tranges. Puis, je comprends qu’il cherche Ă savoir si j’ai connu un traumatisme moral ou affectif pendant cette pĂ©riode, ce qui n’a pas Ă©tĂ© le cas. Il me regarde, d’un air blasĂ© et me sort ; “Vous savez, la plupart des hyperacousies sont d’ordre psychologique”. LĂ , je dois avouer que j’en suis restĂ© stupĂ©fait pendant quelques secondes. Que le psychisme soit capable d’influer sur le physique, oui bien sĂ»r. Mais dans mon cas, il y a un contexte mĂ©dical, le diabĂšte, et une succession d’Ă©vĂšnements comme des traumatismes sonores et des soins inadaptĂ©s qui sont des pistes Ă approfondir en premier avant de songer Ă la dimension psychologique. Je comprends alors que cet ORL fonctionne selon un mĂ©lange de prĂ©jugĂ©s et surtout, de politique de moindre effort. Je suis son dernier client avant sa pause dĂ©jeuner et il est pressĂ© de se dĂ©barrasser de moi. J’exprime poliment mes doutes quant Ă ce diagnostique, mais lui, des doutes il n’en a pas. Par acquis de conscience, nĂ©anmoins, il me prescrit un IRM, histoire de vĂ©rifier qu’il n’y a pas de kystes ou de malformations. Je lui fais remarquer que je suis hyperacousique et qu’un IRM fait Ă©normĂ©ment de bruit. Visiblement, il s’en fou. Je lui demande ce que je peux faire pour avoir moins mal en attendant les deux-trois mois nĂ©cessaires Ă un rendez vous pour avoir un IRM. Sa rĂ©ponse, froide ; “Rien”. La consultation s’arrĂȘte lĂ . Je sors de lĂ trĂšs en colĂšre. Si j’avais Ă©tĂ© moins sociablisĂ©, je me serai battu avec cet homme.
J’apprends Ă gĂ©rer mon hyperacousie, la situation semble se stabiliser. NoĂ«l arrive, c’est les fĂȘtes. Pour me rendre prĂ©sentable, je dĂ©cide de tailler ma barbe. Et lĂ , je commets une des plus grosses imbĂ©cilitĂ©s que j’ai pu commettre au cour de ma vie. J’utilise un rasoir Ă©lectrique. Cette stupiditĂ© lĂ , je vais la payer chĂšre, trĂšs chĂšre ! Sous l’effet de la vibration sonore qui n’a pourtant durĂ©e que quelques minutes, je me retrouve avec les oreilles douloureuses et le conduit auditif tellement contractĂ© qu’il tire sur les tempes et la mĂąchoire. La crise a durĂ©e plus de 3 jours. Elle est partiellement parti, mais elle m’a laissĂ©e un cadeau, NoĂ«l oblige : me voilĂ avec un nouveau acouphĂšne, une sorte de vibration grave cette fois, des tympans douloureux et une hyperacousie qui a explosĂ©e. Mon avenir socio-professionnel s’avĂšre compliquĂ© voir funeste !
A la lecture des dizaines et des dizaines de tĂ©moignages que j’ai pu lire sur le Net, j’ai rĂ©alisĂ© que mon cas Ă©tait loin d’ĂȘtre extraordinaire. Les acouphĂšnes sont un phĂ©nomĂšne plus rĂ©pandu qu’on ne l’imagine quand on dĂ©barque dans cet univers. L’hyperacousie, elle, est une atteinte plus rare mais elle existe, oh oui, elle existe cette saloperie. Et quand vous combinez les deux, et bien ma foi, les portes de l’enfer s’ouvrent pour vous ! Et cet enfer quotidien se trouve hĂ©las renforcĂ© par le fait que vous n’allez pas trouver beaucoup d’intĂ©rĂȘt chez les mĂ©decins que vous allez consultez et en qui vous placez vos espoirs et votre confiance.
Que l’hyperacousie soit une atteinte rare, mal comprise voir pas comprise du tout, OK. Mais les mĂ©decins prĂȘtent serment de respecter le code de dĂ©ontologie mĂ©dicale qui s’inspire du serment dâHippocrate. Or le “dĂ©vouement indispensable Ă l’exercice de la mĂ©decine”, moi je dirai que je ne l’ai pas beaucoup vu (si tant est que je l’ai vu). Mais mettons la question morale de cĂŽtĂ© pour voir les choses sous un angle plus… pragmatique. Je suis allĂ© trouver des prestataires de service qui m’ont facturĂ© leur service, justement. Et bien le travail qu’ils ont accomplis ne m’a pas satisfait mais alors pas du tout. Et je note que si ces personnes travaillaient de cette façon, c’est Ă dire de maniĂšre superficielle, approximative et en choisissant toujours la voie du moindre effort, elles auraient pas gardĂ©es leur poste (ou vu leur contrat renouvelĂ© dans le cas d’un prestataire externe) dans les entreprises privĂ©es oĂč j’ai Ă©tĂ© amenĂ© Ă travailler.
Quand on est atteint d’une pathologie complexe, il faut ĂȘtre lucide, on est seul (ou peu s’en faut) face Ă sa maladie. Les mĂ©decins sont une profession qui offre des revenus trĂšs confortables (revenu mensuel moyen d’un gĂ©nĂ©raliste 4500 euros net). Par ailleurs, c’est une profession doublement protĂ©gĂ© Ă la fois par le numĂ©rus clausus qui assure une concurrence limitĂ© (ce que je trouve rĂ©voltant) et Ă la fois par un corporatisme le plus souvent d’adamantium. Quand vous venez les voir avec votre problĂšme compliquĂ©, auquel ils ne comprennent pas grand chose, voir rien du tout, et bien vous les emmerdez, tout simplement. En consultation privĂ©, plus de temps ils passent avec vous et moins de clients ils peuvent prendre dans la journĂ©e. Et dans le public, et bien… qu’ils s’occupent bien ou mal de vous, quelle diffĂ©rence ? Cela n’a aucune influence sur la pĂ©rennitĂ© de leur poste. Bref, je trouve que beaucoup de mĂ©decins sont… gras.
Beaucoup, ça ne veut pas dire tous. J’ai rencontrĂ© une fois un mĂ©decin exceptionnel. Un chef de service dans une clinique (ce qui le rendait encore plus exceptionnel). Il recevait Ă son cabinet privĂ© Ă Lyon des gens jusqu’Ă minuit et ne prenait aucun dĂ©passement. Un mĂ©decin Ă l’ancienne qui s’intĂ©ressait Ă la santĂ© des patient et non Ă celle de son compte en banque. L’homme est dĂ©cĂ©dĂ© d’un cancer. Je le regrette, je le regrette d’autant plus que je me retrouve dĂ©sormais avec une pathologie douloureuse et terriblement handicapante sans beaucoup d’espoir d’amĂ©lioration.
En parcourant le Net, j’ai vu plusieurs messages parlant du centre IMERTA spĂ©cialisĂ© dans les acouphĂšnes et l’hyperacousie, dans une clinique Ă Marseille. Cela demande un investissement financier consĂ©quent, entre le voyage et les examens. Je ne peux pas encore me le payer (mais ĂȘtre pauvre est une tare, je l’avais compris depuis un moment dĂ©jĂ ). Il est trĂšs probable que j’aille tenter ma chance lĂ bas. Quant Ă l’IRM, lĂ aussi une recherche sur le Net m’aura appris qu’il existe une poignĂ©e de modĂšles “silencieux” rĂ©partis sur le territoire français (une information confidentielle et classĂ©e secret dĂ©fense que le dernier ORL rencontrĂ© ne pouvait bien sĂ»r pas connaĂźtre, s’actualiser au niveau des connaissances professionnelles, ça peut ĂȘtre dangereux).
L’hyperacousie douloureuse s’Ă©tant aggravĂ©e, il me devient difficile de pouvoir dormir correctement la nuit et lâanxiolytique que je prenais montre dĂ©sormais ses limites, du moins dans ce dosage. Je rĂ©pugne Ă augmenter la dose ou a passer a des mĂ©dicaments encore plus lourds, tant les effets secondaires sont potentiellement nombreux et graves. J’y serai peut ĂȘtre contraint.
Si je devais adresser un message aux primo arrivant dans le monde sonore de l’hyperacousie, ce serait le suivant : “Ton systĂšme auditif est dĂ©sormais en cristal, protĂšge le au maximum, en pesant chacun de tes gestes et en rĂ©flĂ©chissant aux consĂ©quences de tes actions, bref, en Ă©tant dans un mode de vigilance sur-dĂ©veloppĂ©, mĂȘme si tout cela peut sembler grotesque vu de l’extĂ©rieur. Car l’accident guette, il arrive trĂšs vite et plus il y a de traumatisme sur une oreille fragile, moins il y a de rĂ©cupĂ©ration possible. Dans 10 ou 15 ans, peut ĂȘtre qu’il existera un traitement Ă cette atteinte. Pour nous, il sera de toute maniĂšre probablement trop tard. Sauve donc ce que tu peux, tout le monde n’a pas les moyens d’aller vivre en ermite dans la nature, loin des bruits de la civilisation…”.
Oreilles oh désespoir pourrait-on dire !
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Bonjour @garuga et bienvenue sur Oreille malade đ
Merci pour ce trĂšs intĂ©ressant tĂ©moignage. AĂŻe, ça fait toujours mal au coeur de voir des gens qui se chopent un traumatisme auditif dans des conditions comme ça… Une IRM mal protĂ©gĂ©… Et encore, rĂ©cemment quelqu’un qui travaille dans un service d’IRM racontait ici-mĂȘme qu’on n’y donne aucune protection aux patients (!) et que mĂȘme aprĂšs s’ĂȘtre renseignĂ© on lui a rĂ©pondu que le son et la durĂ©e d’exposition Ă©taient bien trop faibles pour qu’il y ait un risque quelconque (!!).
J’ai moi aussi des problĂšmes d’ATM… C’est trĂšs compliquĂ© Ă traiter malheureusement…
Donc si je te comprends bien ton hyperacousie augmente au fil du temps ? Tu te protĂšges tous les jours, c’est-Ă -dire tu portes des bouchons pour sortir voire mĂȘme chez toi ? Pour essayer de comprendre…
Et sinon, tu dis que l’injection de cortisone par voie respiratoire t’a vraiment soulagĂ© dans un premier temps ? Parce que j’ai les oreilles bouchĂ©es en permanence depuis prĂšs de 11 ans donc ça m’intĂ©resse lĂ aussi d’en savoir plus đ
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Ce qui m’est arrivĂ© est le mĂ©lange d’un terrain fragilisĂ© par le diabĂšte, d’inconscience et de stupiditĂ© de ma part et de nĂ©gligences et d’erreurs mĂ©dicales. Au moment oĂč j’ai Ă©tĂ© atteint, je n’ai pas croisĂ© de professionnels de santĂ© concernĂ© et compĂ©tent. Je le paye aujourd’hui trĂšs cher. Pas de pot mais c’est la vie !
Au quotidien, chez moi, j’essaie de ne pas porter de protections auditives, sauf pour faire une friture par exemple. Le ronronnement de mon chat est devenu douloureux pour te donner une idĂ©e, il me fait mal aux tympans. MĂȘme chose pour le ventilateur du PC mais quand je mets un casque de protection pour surfer, ensuite, quand je le retire, l’hyperacousie augmente pendant durĂ©e imprĂ©visible, donc je minimise l’utilisation de la bĂ©cane en attendant d’avoir les moyens d’acheter une tablette. Avant l’incident du rasoir Ă©lectrique de la semaine derniĂšre, je pouvais sortir dans la rue sans protections auditives, aujourd’hui ça n’est plus possible, je suis obligĂ© de mettre des filtres alpines dĂšs le pied posĂ© dehors. Mais depuis cet incident et mes nouvelles contractures d’oreilles, ces filtres me font mal au conduit, ce qui n’Ă©tait pas le cas avant. Donc en rĂ©sumĂ©, voilĂ ce que ça donne :
– SoirĂ©e avec fond sonore trop Ă©levĂ© : Apparition de l’hyperacousie
– Port de protection auditive type casque Peltor X5, aggravation lĂ©gĂšre et temporaire de l’hyperacousie (rééquilibrage dans l’heure)
– Crise d’angoisse : Aggravation importante et temporaire de l’hyperacousie (disparait aprĂšs une nuit de sommeil)
– Taillage de barbe avec rasoir Ă©lectrique (80-90 db pendant deux trois minutes): Aggravation importante et durable de l’hyperacousie (cela fait une semaine maintenant).Avec ça, je peux te confirmer que la machine Ă surpression que j’ai Ă©voquĂ© m’a, dans un premier temps, fait Ă©normĂ©ment de bien au conduit auditif et m’a dĂ©bouchĂ© les oreilles de maniĂšre trĂšs efficace. Il s’agissait d’un Atomisor Manosonique et si j’ai tout compris, il reproduit partiellement la manĆuvre de Valsalva en projetant en mĂȘme temps des fines particules de cortisone dans le systĂšme ORL. La machine en question : http://www.dtf.fr/Atomisor-manosonique-automatique.html
Le problĂšme c’est que la manĆuvre de Valsalva est brutale et dangereuse pour le tympan d’aprĂšs ce que j’ai lu. Et cette machine sur un terrain fragile l’est tout autant, j’en suis la preuve (apparition d’un second acouphĂšne). A voir donc, en pesant les risques et les bĂ©nĂ©fices et en l’utilisant Ă©ventuellement avec les conseils et la surveillance d’un spĂ©cialiste Ă©clairĂ© (sans doute le plus difficile Ă dĂ©nicher !).
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Bonjour et bienvenue.
Votre tĂ©moignage m’a confirmĂ© le dĂ©goĂ»t que je porte envers ces pathologies depuis prĂšs d’une annĂ©e maintenant. Il me confirme Ă©galement l’amertume que j’ai Ă l’Ă©gard des mĂ©decins & autres ORL incompĂ©tents (mĂȘme si je sais bien que les perles rares existent, mais encore faut-il les trouver !!). L’ORL que je suis allĂ© voir, LERAT (porte bien son nom d’ailleurs cette odieuse personne…) a osĂ© m’annoncer que si l’acouphĂšne Ă©tait prĂ©sent dans une seule oreille il s’agirait d’une anomalie mais que dans mon cas, c’Ă©tait parfaitement normal vu que j’en est aux deux oreilles, en dĂ©finitive pour lui c’Ă©tait d’une normalitĂ© puisque je cite : “tous le monde a des acouphĂšnes”.
Sur ces paroles, j’ai ravalĂ© ma fiertĂ© me suis contenu pour ne pas laisser Ă©clater ma colĂšre (voir plus) et en suit ressortit du cabinet dĂ©pitĂ©, au bord de la dĂ©pression Ă l’Ă©poque. J’avais plus de connaissances sur l’acouphĂšne que lui alors que normalement c’est l’inverse c’est lui qui doit ĂȘtre plus portĂ© sur le sujet, pas moi !
Bref… j’espĂšre que vous aurez des amĂ©liorations significatifs de vos douleurs dans les prochains jours ainsi qu’Ă toutes les personnes souffrante sur ce site et par delĂ le monde.
Cordialement.
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