Acouphène et suicide

  • winterhascome

    Membre
    17 décembre 2018 à 22 h 38 min

    @patrick57

    Bien sûr,à mon avis beaucoup d’acouphéniens et d’hyperacousiques ont pensé ou pensent à se suicider. Quoi de plus normal? N’avons-nous pas les meilleures raisons du monde? Ce mal est une forme de torture, dans la mesure où cela ne s’arrête jamais. Comme toutes les douleurs chroniques.

    Le truc c’est que pour certains il y a des variations (baisse et hausse) de l’intensité, de la tonalité, de la gène; il y a les traitements que l’on n’a pas encore fait mais qui sont dangereux ou probablement pas efficaces bien qu’ils fonctionnent parfois (rivotril); il y a les traitements en cours d’expérimentation (SMT, Mutebutton, etc.); il y a ce qu’ils appellent habituation; il y a la famille… plein de, bonnes je sais pas, mais des raisons de garder espoir.

    Reste que le corps à des limites et je comprends l’idée de ne pas savoir si l’on peut tenir quelques jours, ou quelques semaines de plus. Les acs nous font perdre du terrain. Moi ça a précipité des trucs, comme la chute de mon couple. Normal, sans acs on a un fonctionnement, des bonheurs et des difficultés comme tout un chacun, donc des mécanismes de compensation et d’équilibration. Les acs perturbent cela en profondeur. Les équilibres se rompent.

    Oui un destin, c’est à dire que nous avons de toute éternité une part qui nous est attribuée, en bien et en mal. Et peut-être a-t-on vécu tout le bien. Ou pire, le hasard :voilà la roue a tourné pour nous, et l’hiver est là, comme promis.

    Enfin, moi personnellement, les antidépresseurs j’en ai déjà pris et j’en reprendrai quand ce sera nécessaire. Tant pis pour la libido, d’autant que ça ne m’a jamais atteint la libido. Tu sais ces effets secondaires très rares, il n’est pas certain que la cause en soit le médicament, il s’agit d’une corrélation très rare et pas d’une causalité avérée. Il se peut que le type a pris des AD et qu’il a en même temps bouffé trop de gluten (ou je sais pas quoi) et que du coup il a eu un bouton qui lui a poussé aux fesses. Il déclare ça à son médecin, qui le redéclare au labo qui doit ensuite mettre dans la notice : rare bouton aux fesses. Mais c’est peut-être pas l’AD mais le gluten…

    Et puis si jamais tu as des anxiétés de performance sexuelles, dis toi que les acs vont quand même diminuer encore tes feux, donc faut bouger. Il est des positions intenables. Si j’étais toi, j’arrêterai les situations qui sont stressantes et j’irai au salon de massage, là au moins que tu bandes ou pas c’est pas un problème, les masseuses s’en foutent parait-il, elles font leur truc c’est payé à la durée,pas à la performance du client (cette réflexion n’est pas de moi mais de Houellebecq dans les particules élémentaires, le héros prenant du lithium!).

  • curly

    Membre
    17 décembre 2018 à 22 h 57 min

    Un ac réactif, c’est un ac qui augmente franchement lorsqu’il est confronté à des bruits forts ou soutenus. Que tes acs évoluent suivant ton humeur ou ton état de fatigue, c’est normal. Mais si ils augmentent en proportion du bruit ambiant, alors là tu as des acs réactifs.

    J’ai un ac unilatéral (droit) depuis 15 mois environ. Assez fort au début (environ 5 sur l’échelle de France acouphène) il s’est atténué au fils des mois jusqu’à ne représenter aujourd’hui qu’une gène agaçante dans le silence (je dirais moins de 1 sur l’échelle de France-acouphène). Il est toujours là, mais il ne revient sur le devant de la scène lorsque je suis fatigué, ou parfois le soir, mais ce n’est pas systématique… J’ai eu énormément de mal au début, car d’une part j’ai toujours eu une excellent audition et une saint horreur du bruit, et d’autre part une sorte de phobie des acouphènes (comme certaine personne, j’avais de temps à autre des pics d’acouphène qui duraient quelques secondes et je me suis toujours dit que cela devait être infernal d’avoir de tels sons dans la tête…). Or, un jour, bingo, un ac violent qui s’installe… Qui part au bout d’une semaine, mais qui revient quelques jours après…

    Ce qui a marché pour moi : dans un premier temps, le Xanax, qui avait un effet direct sur l’intensité du phénomène. Malheureusement, j’ai assez vite développée une tolérance, puis des effets secondaires. Je suis alors passé au Rivotril, que j’ai eu la chance de bien supporter et qui a été d’une efficacité sans appel. Pendant des mois, j’ai maintenu mon ac et l’anxiété qu’il induisait à distance avec le Rivotril, puis j’ai baisé les doses petit à petit. Avec le temps, quelques changements dans mes habitudes (moins de sport, protection des oreilles lorsque nécessaire, un peu moins d’alcool) mon ac a baissé par pallier. Je ne m’estime pas tiré d’affaire (avec les problème d’oreille, tout est possible), mais je suis passé du stade de l’anxiété généralisée avec crise de panique au léger agacement en une grosse année. Si je prends mon exemple, que j’ai retrouvé assez souvent via mes discussions, je pense que lorsque les acs ne sont pas dû à une cause évidente (chimiothérapie, trauma sonore, fracture du rocher et autres horreurs), le plus souvent ils se résorbent avec le temps, le travail d’habituation voire un peu de chimie lorsque c’est possible et que cela fonctionne.

  • winterhascome

    Membre
    17 décembre 2018 à 23 h 44 min

    @curly

    Tu as de la chance, si dire cela a un sens, mais pour nous autres ça en a ! Ton histoire fait trop plaisir, non dans la survenue de l’ac, mais dans la manière dont il s’est calmé.

  • patrick57

    Membre
    18 décembre 2018 à 9 h 55 min

    @Wintehascome

    Je comprends mieux ton avatar et ton pseudo aussi du coup ! Je suis bien d’accord avec toi sur le fait que c’est une torture du fait que c’est permanent, mais aussi, je dirais que pour d’autres douleurs chroniques, parfois il y a des médicaments pour les calmer.
    Quant au Rivotril, je crois qu’il est indiqué dans la notice des médocs que je prends pour l’érection qu’il ne faut pas le prendre en même temps. Du coup, voilà pourquoi, je ne veux pas en prendre. Je sais que je peux paraître dingue, mais j’en ai marre des médicaments. J’en ai bouffé beaucoup trop ces derniers temps, je remets sur l’un d’eux mes acs et c’est pour ça que j’ai tendance à ne vraiment plus vouloir en prendre et même… Je rêve, j’ai l’espoir que je vais pouvoir les reprendre ces cachetons pour bander dans quelques semaines ou mois… Honnêtement, je me rattache à ça, je ne peux pas concevoir une vie sans sexe ou plutôt une vie sans sexe de ma faute. Paradoxalement, si je suis en couple avec une nana qui pour diverses raisons ne peut pas avoir une vie sexuelle « classique », je pense que je pourrai m’y faire. Je pense même que c’est ma principale source d’angoisse à l’heure où j’écris, je me dis que je pourrais même m’habituer à ces acs… mais si je ne peux plus baiser car ça augmenterait ou créerait des acs violent chez moi, là c’est vraiment plus problèmatique.

    « Reste que le corps à des limites et je comprends l’idée de ne pas savoir si l’on peut tenir quelques jours, ou quelques semaines de plus. Les acs nous font perdre du terrain. Moi ça a précipité des trucs, comme la chute de mon couple. Normal, sans acs on a un fonctionnement, des bonheurs et des difficultés comme tout un chacun, donc des mécanismes de compensation et d’équilibration. Les acs perturbent cela en profondeur. Les équilibres se rompent. »

    Sur cette partie ci-dessus, voilà un bon point commun qu’on a ! Je viens également de me séparer de la nana avec laquelle j’étais car, j’étais devenu odieux avec elle. Je ne pouvais plus prendre de médocs pour baiser, donc moins bonne qualité de la sexualité. Mais, jusque-là, elle s’en fichait un peu. Moi en revanche, j’en faisais une maladie… en plus les acouphènes me rendaient dingues, anxieux et nerveux, ce qui n’a pas aidé… On finissait par se prendre très violemment la tête, ce qui dans une relation récente conduit bien souvent à la rupture. Ce qu’elle a fait.

    « Oui un destin, c’est à dire que nous avons de toute éternité une part qui nous est attribuée, en bien et en mal. Et peut-être a-t-on vécu tout le bien. Ou pire, le hasard :voilà la roue a tourné pour nous, et l’hiver est là, comme promis. »

    Encore un truc ci-dessus où on a la même vision de la vie. Mais putain, je pensais vraiment avoir eu mon lot d’emmerdes dans la vie et pensais que OK, maintenant je pouvais enfin avoir droit à un peu de « bonheur ».

    Je comprends ton point de vue sur les AD et je suis bien obligé de reconnaître que oui, on ne sait pas toujours dans quelles conditions sont arrivés les effets secondaires. Le prob c’est que je ne pourrai jamais savoir si en prenant cette merde, je ne vais pas aussi avoir un comportement à côté incompatible avec sans le savoir.

    Après certes l’anxiété de la performance sexuelle et acouphènes ne font pas bon ménage, c’est sans doute encore pire quand tu viens de t’avaler une pilule « dite magique » que tu supposes t’avoir collé ces ac. Mais pour le moment, je n’ai plus de copine, donc plus d’anxiété. En revanche, si j’ai une baisse de libido avec ou sans copine ça va m’inquiéter 🙂
    Massage, déjà essayé, mais je n’aime pas trop me faire masser en dehors de ma copine dans mon lit 🙂

    Et toi Winterhascome (avec un peu de chance un jour summerwillcome), quelle est l’intensité de tes acs et comment les as-tu chopé ?

    @Curly

    Merci pour la définition des acs réactifs.

    Bon nous aussi on a un point commun, le fait qu’on faisait particulièrement attention à notre audition et qu’on avait conscience avant même de développer des acs de la misère que ça devait être. Moi aussi, j’adorais le calme et il m’arrivait de m’enfermer dans ma piaule, de tout éteindre, juste pour profiter du silence absolu !
    J’ai comme toi commencé à baisser ma conso d’alcool, jusqu’à avant-hier, je picolais à mort pour essayer d’oublier… Hier, je me suis dit, allez stop l’alcool, stop les médocs, quelques jours de repos pour au moins essayer de respirer.

    J’espère être comme toi et j’aimerais bien que oui les acs de causes identifiées se résorbent avec le temps. Mon médecin pense aussi qu’en cas d’effets secondaires ça devrait finir par s’estomper… en même temps, Fabrice sur un autre poste ça ne s’est jamais estompé. Donc oui ça fait flipper !

    En tout cas, croisons les doigts pour vous pour moi et pour tout le monde d’ailleurs !!!

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 décembre 2018 à 11 h 31 min

    Salut, comme
    Curly mon ac a baisser et est devenu de moins en moins réactif avec le temps, après mon trauma sonore.
    Pour ça je me suis aider de beaucoup de repos, de silence, de rivitril.
    Là j’ai soigné mon hyperacousie il y’a un mois environ, donc vu que je me reexpose sans problème, l’ac est redevenu réactif et devenu un peu plus aigu. Pareil qu’au début je pense que c’est le temps que le système auditif reprenne ses marques, il est tout exité et donc exite les acs. Bonne journée

  • patrick57

    Membre
    19 décembre 2018 à 17 h 04 min

    Salut discoraw,

    Merci pour ce témoignage supplémentaire. Je suis content pour toi que tu es pu soigner ton hyperacousie! Je croise les doigts, là je recommence un traitement sous cortisone. Mon médecin traitant comme moi somme un peu septique, mais il faut au moins essayer! J’ai ausi commencé à faire sur les conseils de mon psy de la cohérence cardiaque. On verra bien. Depuis 3 jours, je ne bois plus (sauf 2/3 bières aujourd’hui à midi), je ne prends plus de médicaments à part la cortisone et j’ai également arrêté les somnifères. Alors comme on me l’a dit ici et comme, je l’ai lu partout, force est de constater qu’au moins essayer de se relaxer de se détendre permet de mieux les vivre. Après combien de temps vais-je réellement être capable de les supporter… Je pense que je suis quelqu’un de globalement assez fragile psychologiquement et c’est sûrement la raison pour laquelle j’ai tellement de difficulté à imaginer vivre avec ça.

  • Membre Inconnu

    Membre
    19 décembre 2018 à 17 h 27 min

    Salut Patrick, je te souhaite bon courage et dit toi que ta situation actuelle n’est pas forcément définitive. Plein de fois je me suis dit, dans les pires moments, que ça allais être toujours comme ça, alors qu’en fait ça diminuais au bou d’un temps. C’est pour ça qu’ici maintenant que j’ai de nouveau une augmentation j’essaie de relativiser. Mais franchement c’est clair que ça fais bien chier !!! 🙂
    Moi je bois des bières tous les soirs c’est un peu mon anxyo ! En même temps je suis belge .. ahaha .
    Pour l’hyperacousie oui je suis content, c’est grâce à une thérapie française à La Rochelle . Bonne soirée à toi et courage

  • patrick57

    Membre
    19 décembre 2018 à 17 h 45 min

    Discoraw, j’ai d’abord fait comme toi… Bu tous les jours surtout après ma séparation avec ma copine il y a peu… Un Belge aussi d’ailleurs, je suis pas très loin de la frontière (30 bornes d’Arlon). Malheureusement, je ne suis pas absolument convaincu du bienfait de l’alcool dans nos “pathologies” 🙂
    Bonne soirée et bon courage à toi également!

  • lulu68

    Membre
    26 décembre 2018 à 22 h 36 min

    @patrick57
    Clairement au début de mes acs, j ai eu des idées suicidaires.cf mes précédents posts pr ça.
    J ai fini en hp a ma propre demande. Le séjour a été salutaire et il te permet de retrouver le sommeil si ce n est pas ton cas.
    Pr avoir parlé avec d autres personnes, je crois que chacun de ns y a pensé à un moment ou un autre.
    Il faut aussi se dire que les acs peuvent évoluer et te rendre moins dingue..cf mon message d espoir un an après le début des acs.
    Bon courage, tiens le coup.

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