Qu’est ce que l’habituation?

  • Qu’est ce que l’habituation?

    Publié par Membre Inconnu le 25 juin 2016 à 8 h 52 min

    Bonjour,

    on parle tout le temps d’habituation, mais finalement, je ne sais pas ce que c’est.

    Est-ce le fait de supporter ces saletés dans la vie de tous les jours, c’est à dire de pouvoir à peu près dormir, travailler, voir des amis? Mais avec la même intensité.

    Ou alors c’est le fait de ne plus les entendre, d’avoir l’impression que leur intensité a tellement baissé que si on n’y prête pas attention, on les oublie?

    Merci d’avance.

    mithrandir a répondu il y a 7 années, 9 mois 7 Membres · 18 Réponses
  • 18 Réponses
  • admin

    Organisateur
    25 juin 2016 à 11 h 14 min

    Bonjour @mitsie 🙂

    L’habituation aux acouphènes est un mot un peu fourre-tout. Cela consiste à dire que si tu ne te plains pas d’un problème, alors ce problème n’existe pas. Du coup, tu arrives à produire des statistiques qui disent que 99,9999% des gens vivent parfaitement bien avec leurs acouphènes, donc que les acouphènes ne sont pas un problème, et donc comme il n’y a pas de problème pourquoi chercher une solution à quelque chose qui n’existe pas ? Du coup aucun traitement des acouphènes ne verra le jour… 🙂

    Plus “sérieusement”, l’idée c’est juste que les ORL considèrent qu’il y a habituation aux acouphènes si la personne s’est… habituée aux acouphènes, c’est-à-dire que ceux-ci n’ont plus un impact majeur sur sa vie quotidienne. Pour te répondre plus précisément, l’idée sous-jacente (fausse à mon humble avis) est que la “gêne” (pour reprendre le terme consacré) suscitée par les acouphènes n’est aucunement liée à leur intensité objective, mais uniquement à un ressenti. Donc l’ORL parlera d’habituation aux acouphènes dès lors que la personne aura cessé de se plaindre de ses acouphènes / de “pleurnicher”, comme disent certains.

    Après, cela repose aussi sur une réalité : un mécanisme que l’on nomme inhibition latente cognitive. Le cerveau est censé filtrer, mettre de côté, ne plus traiter un stimulus dès lors que celui-ci est considéré comme n’ayant aucun sens. L’habituation aux acouphènes, c’est-à-dire la mise en place de cette inhibition latente, ne peut se faire tant que la personne plaque un ressenti émotionnel (sous-entendu : négatif, principalement) sur ses acouphènes.

    Les ORL et thérapeutes oublient cependant bien vite que ce mécanisme d’inhibition latente n’est pas actif de la même façon chez tout le monde, et qu’il est même pratiquement inexistant chez certains – par exemple chez le surdoué.

    Au fond, c’est l’idée qu’ “on s’habitue à tout”. Donc en l’absence de traitement contre les acouphènes, l’habituation est un concept bien pratique 🙂
    Si par exemple tu habites juste à côté d’une usine qui est ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, tu as théoriquement plusieurs solutions : déménager, mieux isoler ton appartement, faire en sorte que l’usine ferme de temps en temps, et/ou qu’elle soit moins bruyante. Pour les acouphènes, vu qu’il n’existe aucun traitement, l’ORL va te dire : “la solution c’est l’habituation”. Donc de rester dans ton appartement est… d’apprendre à vivre avec. Donc d’essayer de ne pas y prêter attention, pour que peu à peu le cerveau finisse par filtrer le bruit en question.

  • Membre Inconnu

    Membre
    25 juin 2016 à 18 h 07 min

    Merci @admin.
    Bon, ben alors je ne suis pas habituée, car cela me pourrit la vie. J’avais lu ton article sur les surdoués, pas simple.
    Bon courage à toi & tous les autres.

  • Membre Inconnu

    Membre
    25 juin 2016 à 19 h 55 min

    Mouaif, d’après Wiki (qui n’est pas LA référence non plus):
    “On dénombre 35,8 % de la population mondiale présentant des troubles d’inhibition latente (pathologique, psychiatrique, avérée…)”.
    Ca fait peur.

    Tiens, je viens de trouver ça sur le pole Sophrologie et acouphènes, vous devez connaitre.

    Pourcentage de la population acouphenes

    En France plus de 5 millions de personnes souffrent d’acouphènes.

    8 à 10 % de la population,
    5 % gênants,
    1 % handicapants,
    0,5 % invivables.

    La tolérance est donc la norme

    Waouh! Vous savez que vous êtes hors normes les gars.

  • admin

    Organisateur
    25 juin 2016 à 21 h 18 min

    A (re)lire, l’Enquête nationale sur la détresse psychologique liée aux acouphènes

  • Membre Inconnu

    Membre
    26 juin 2016 à 8 h 50 min

    Merci @admin. J’avais bien lu cette enquête.

    J’en ai parlé autour de moi pour leur faire comprendre que les acouphènes, c’est pas juste un petit truc bénin pour lequel je “sur-réagis” (dixit mon ORL) ; mais tout le monde est dubitatif, un petit “oui je comprends” poli et puis on évite le sujet.

    Je sens que beaucoup de gens pensent que le problème vient de moi, que je suis trop hyper-sensible/fragile/dépressive (je vous laisse compléter…). Facile n’est ce pas? Comme j’ai fait un burn-out il y a 8 ans, c’est très commode.

    Le “Yes you/I can” est très à la mode: on est responsable de notre vie et donc de nos malheurs. La con, comp, compa… compassion?! C’est quoi ce mot?

    J’espère qu’une nouvelle génération d’ORL va venir, qu’ils essayeront de sortir des sentiers battus. Des fois, il en suffit d’un (cf l’anesthésie des nourrisson).

  • kenshirlo

    Membre
    26 juin 2016 à 17 h 07 min

    Habituation = Résignation.

    Des questions ?

  • mithrandir

    Membre
    26 juin 2016 à 18 h 16 min

    Je me suis habitué aux acouphènes mais impossible pour l’hyperacousie…

  • admin

    Organisateur
    4 juillet 2016 à 9 h 28 min

    L’habituation aux acouphènes en une image 😉
    habituation acouphène

  • Membre Inconnu

    Membre
    10 juillet 2016 à 16 h 51 min

    Excellent @admin!
    C’est bien ce que je craignais :'(

  • micmic

    Membre
    19 juillet 2016 à 8 h 58 min

    bonjour

    j’ai développé des acs et baisse d’audition sur une oreille , vers l’age de 44ans dù à la pratique de la musique , donc détérioration des cellules cillées suite à traumatismes auditifs sur longue période
    mais : aprés une certaine période et l’explication de cette pathologie après une année au moins ,je peu dire que je m’etais habitué , mais surtout ils étaitent faibles et constant et n’évoluaient pas, même en présence de bruit (c’est tres important la stabilité des acs pour aider à s’habituer ) cela à durée 14 ans ou ils n’ont pas évolués et ont même régressés , tout en continuant la musique et autres bruits

    mais l’age jouant, ainsi que les accidents de santé ,leurs ont redonnés du peeps la 15emme année et là je ne jouait plus du tout dans la même cour avec mes acs , d’une intensité modérés ils se sont amplifié gravement , de plus la 2emme oreille atteinte , arrivée de l’hyperacousie , pour les acs changement de fréquences d’intensité permanent le moindre bruit minime les faisant augmentés ,alors a ce niveau là , l’habituation est impossible , puisque tout le fonctionnement du cerveau est paralysé par des acs d’une violence trés dure 80 90db , là ont entre dans le domaine de la résistance pas aux acs car cela devient vain , mais résistance pour ne pas passer par la première fenêtre ouverte,
    ont entre dans l’habituation à une lutte quotidienne, de savoir par rapport aux proches qui eux saturent de vous voir en mauvais état permanent , mais qui voudraient bien vous garder quand même , quel sort choisir

    conclusion effectivement ont peut s’habiter aux accouphènes ,mais à petites doses ,lorsque une dose supportable est dépassée ,il est plus question d’habituation ,mais de survie

    bon courage

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