salut
@reaper : je t’ai répondu, désolé pour le retard
@Mily :
Ils disent bien que le traitement doit être de courte durée car le syndrome de sevrage à pour effet de l’hyperacousie (larsen 1984)
oui, ou alors, il faut le diminuer très très lentement pour que le cerveau ait le temps de réouvrir les récepteurs à gaba qu’il a fermé, ré-augmenter le gaba et diminuer le taux de glutamate.
Bref, il faut laisser du temps pour que le système des neurotransmetteurs revienne à l’équilibre.
Si on en prend quelques mois (voire 1 an), c’est déjà beaucoup, mais le sevrage peut bien se passer et on peut réussir à retrouver un équilibre par la suite.
J’avais écrit ceci sur le forum d’aide au sevrage des benzo/AntiD, etc.. :
(ça aide à comprendre ce qui se passe dans le cerveau et le corps quand on prend des benzos (= anxiolytique))
“Voici les effets communs à presque toutes les benzos (anxiolytiques) :
1. Amnésiantes : qui favorisent la perte de mémoire
2. Anxiolytiques : qui agissent contre l’anxiété
3. Sédatives et hypnotiques : qui induisent le sommeil et réduisent les douleurs
4. Myorelaxantes : qui décontractent les muscles
5. Anticonvulsivantes : qui traitent ou préviennent les convulsions
La plupart de ses effets viennent du neurotransmetteur gaba, qui calme le cerveau et ralentit l’information (relaxant).
Le glutamate lui est un neurotransmetteur qui “excite” et accélère l’information.
Une benzo vient se placer sur le récepteur à gaba et lui permet de poursuivre son effet relaxant (le récepteur reste ouvert).
Réaction de notre cher cerveau
Or, le cerveau n’aime pas qu’on le modifie, il essaie de réagir :
– soit il produit moins de gaba
– soit il ferme des récepteurs à gaba
– il peut créer de nouveaux récepteurs à glutamate
– enfin, peut-être qu’il augmente la production de glutamate aussi.
Donc, la benzo trouve moins de récepteurs à gaba, tout comme notre gaba naturel. Et le glutamate lui est un peu plus présent.
On doit donc augmenter les doses pour avoir les mêmes effets : ça s’appelle la tolérance, être en manque, etc…
De plus, une des hypothèses serait qu’il arrive que le cerveau se “bloque”, dans certains cas : il empêcherait alors sa propre plasticité (par exemple, si on fait un arrêt brutal). Il ne pourrait plus évoluer ou plus aussi vite que d’habitude.
Autrement dit, les récepteurs à gaba n’évoluent plus, ils restent fermés et les récepteurs à glutamate sont plus nombreux. De plus, le glutamate peut aussi s’accumuler ainsi dans le cerveau.
Lorsque tu arrêtes la benzo, que se passe-t-il ?
Tous les effets induits par le médoc s’arrête et donc l’inverse peut se produire :
1. Amnésiantes : tu ne retrouves pas la mémoire, mais tu te mets à plus cogiter, voire tu peux avoir des idées intrusives (des souvenirs qui refont surface et sont pénibles)
2. Anxiolytiques : tu es plus anxieux, irritable, inquiet, sensation d’oppression
3. Sédatives : tes douleurs se réveillent, sont même parfois plus fortes qu’avant
3. hypnotiques : tu as du mal à dormir, tu deviens hyper-vigilant à beaucoup de choses (cerveau trop en alerte)
4. Myorelaxantes : tes muscles se contractent, sensation de brûlures, contractures…
5. Anticonvulsivantes : tu es plus tendu, il est possible que les diffusions d’informations (électricité, nerveuses) soient même déréglées
C’est pour cette raison qu’on n’arrête pas brutalement une benzo dans certains cas, mais qu’on fait un sevrage progressif très lent.
Ça permet au cerveau de se réadapter à la normalité en douceur.
Sinon, que se passe-t-il si on arrête brutalement une benzo ?
– la benzo favorise/augmente l’inhibition du neurone : en gros, elle vient se placer sur le récepteur du neurotransmetteur à gaba (pas au même endroit, mais à coté), le gaba est le neurotransmetteur qui “calme”.
– le neurotransmetteur excitateur (le glutamate) est donc “contenu” ou ralentit.
De plus, pendant la prise de benzo, on se rappelle que le cerveau tente de réagir :
– soit il produit moins de gaba
– soit il ferme des récepteurs à gaba
– il créé des récepteurs à glutamate
– il produit plus de glutamate, parfois.
Lorsque tu arrêtes brutalement, le neurotransmetteur glutamate n’est plus contenu, et devient alors excessif (il y en a beaucoup d’un coup). En plus, le système “gaba” fonctionne moins bien car le cerveau a essayé de contrer les effets de la benzo.
Donc, un sevrage rapide ou brutal, c’est une déferlante de glutamate dans le cerveau et partout dans le corps.
Il faut le temps que le corps et le cerveau se régule.
Hors, en excès, le glutamate est toxique (pour les neurones et le reste), il les brûle en quelques sortes. Et comme il y a beaucoup de glutamate dans le cerveau, le cerveau est “hyper-excité”, on ressent tout beaucoup trop fort, d’où tous le symptômes.
De plus, des récepteurs à gaba, il y a en a partout dans le corps humain : cerveau, intestin, coeur, rein…
Donc si on arrête brutalement, tout part en vrille et ça peut même être dangereux.
CONCLUSION
C’est pour toutes ces raisons qu’on n’arrête pas brutalement une benzo, mais qu’on devrait TOUJOURS faire un sevrage progressif et lent, pour que le cerveau se réhabitue tout doucement et baisse ses niveaux de glutamate et réouvre les récepteurs à gaba.”