Voici, j’ai donc écrit à Oreblue, étant donné que toute critique de la méthode entraîne une levée de bouclier de la part de ses partisans (ce qui ne me dérange absolument pas), mais une levée de bouclier sans argumentaire précis (ce qui me pose problème puisqu’en ces matières et à ces tarifs je n’aime pas devoir faire preuve d’acte de foi).
Mail envoyé le 29 juin, toujours pas de réponse.
Bonjour,
Je vous contacte dans le but d’avoir des renseignements, les plus précis et détaillés possibles, concernant votre méthode. J’ai entendu plus d’un retour positif sur divers forums dédiés aux acs et H. Un retour très négatif aussi, récemment, à la télévision. Quoiqu’il en soit le Net impose maintenant un pli de scepticisme et de méfiance aux plus bienveillants d’entre nous.
J’ai essayé sans succès de savoir sur quels principes et modélisations se fondait votre méthode. A titre d’exemple, la stimulation bimodale de Susan Shore ou les travaux pharmacologiques de Tzounopoulos s’appuient sur la physiologie des cellules fusiformes des noyaux cochléaires. Le mécanisme de Shore semble relativement bien élucidé malgré la vaste typologie des entités impliquées et en interaction : le rapport des afférences somatiques et cochléaires agit sur l’excitabilité des cellules fusiformes. La stimulation bimodale permet d’en modifier les seuils d’excitabilité et l’aptitude à la synchronisation de ces cellules à long terme. Ce phénomène est lié notamment à la physiologie de la membrane. Dans le même esprit, les molécules de Tzounopoulos visent l’activité des canaux potassiques membranaires et donc une action directe sur l’excitabilité des cellules. Une suite d’articles est disponible sur NCBI. Le noyau cochléaire est ici pensé comme le noyau primordial, la source des surstimulations des noyaux suivants notamment limbiques et corticaux. Ce modèle peut donc rendre compte des acouphènes dus à la lésion des cellules ciliées et des nerfs auditifs, comme ceux qui seraient somatosensoriels (ou encore les mixtes). Il peut rendre compte également d’une partie des effets de détresse psychologique et de l’échec des mécanismes d’habituation. Ces études visent l’acouphène, mais je suis prêt à miser sur le fait que l’hyperacousie pourra être traitée par cette voie, dans la mesure où le décalage de la sonie proviendrait d’un échec des mécanismes de rétroactions négatives, et que cet échec s’origine dans les noyaux cochléaires.
Ici les mécanismes postulés et testés sont clairs et distincts, assez bien étayés. J’aimerais donc connaitre les hypothèses et les mécanismes qui appuient votre méthode. Il me semble que ça n’est pas trop demandé pour une thérapie qui coûte autant. Imaginez donc des malades, ceux qui vivent des minima sociaux jusqu’à ceux qui gagnent 2 fois le SMIC. Imaginez qu’ils vivent à l’autre bout de la France : problèmes des congés dédiés à la thérapie, problème du trajet, de l’hôtel, du coût de la thérapie. La somme peut devenir astronomique, voire inaccessible par les voies classiques. Et je n’ai pas d’information selon laquelle vous pratiquiez des tarifs en fonction de l’avis d’imposition (ce qui a mon sens devrait être une obligation pour toute prestation à prétention sanitaire, à défaut d’entrer dans les prestations remboursée à 100%).
Je vous remercie pour l’attention que nous nous portons réciproquement.
Dans l’attente de votre retour,
Cordialement,