Une histoire du silence : de la renaissance à nos jours
Je viens de tomber, dans le magazine Le Point de cette semaine, sur un article au sujet du dernier livre de l’historien Alain Corbin : “Une histoire du silence : de la Renaissance à nos jours” (Albin Michel).
L’article, intitulé “pourquoi nous avons perdu le silence“, s’intéresse au silence tout au long de l’Histoire, et sur “ce que notre société a perdu : la capacité à se taire, à écouter et à se recueillir”.
Vous pouvez retrouver un sujet sur le site internet du Point, ainsi que quelques extraits du livre : Alain Corbin : il était une fois le silence…
Je ne possède pas le livre mais je pense qu’il intéressera toute personne qui souffre d’acouphènes – et donc de perte du silence – et/ou d’hyperacousie. Le Point en profite d’ailleurs pour rappeler quelques faits marquants :
- 50% des Français se sentent agressés par le bruit au travail,
- 90% dans les transports (sondage Ifop 2016),
- 40% des adolescents s’endorment avec leurs écouteurs dans les oreilles (Observatoire du bruit en Île-de-France, 2016)
Le silence serait devenu un luxe, que certains, chaque jour plus nombreux d’ailleurs, ne peuvent même plus s’offrir.
Description du livre “une histoire du silence”
Voici la description du livre :
Le silence n’est pas la simple absence de bruit. Il réside en nous, dans cette citadelle intérieure que de grands écrivains, penseurs, savants, femmes et hommes de foi, ont cultivée durant des siècles. A l’heure où le bruit envahit tous les espaces, Alain Corbin revient sur l’histoire de cet âge où la parole était rare et précieuse. Condition du recueillement, de la rêverie, de l’oraison, le silence est le lieu intime d’où la parole émerge. Les moines ont imaginé mille techniques pour l’exalter, jusqu’aux chartreux qui vivent sans parler. Philosophes et romanciers ont dit combien la nature et le monde ne sont pas distraction vaine. Une rupture s’est produite, pourtant, aux confins des années 1950, et le silence a perdu sa valeur éducative. L’hypermédiatisation du XXIe siècle nous contraint à être partie du tout plutôt que de se tenir à l’écoute de soi, modifiant la structure même de l’individu. Redécouvrir l’école du silence, tel est l’enjeu de ce livre dont chaque citation est une invitation à la méditation, au retour sur soi. Avec ce goût pour l’insaisissable qui a donné naissance à ses plus grands livres, (Le miasme et la jonquille, Les cloches de la terre…), Alain Corbin nous invite à entendre une autre Histoire.
Un court extrait du livre :
Désormais, il est difficile de faire silence, ce qui empêche d’entendre cette parole intérieure qui calme et qui apaise. La société enjoint de se plier au bruit afin d’être partie du tout plutôt que plutôt que de se tenir à l’écoute de soi. Aussi se trouve modifiée la structure même de l’individu.
Autrement dit, à l’opposé de cette histoire – à dormir debout – que nous racontent médias et piliers de comptoirs, notre société serait loin d’être “ultra-individualiste”.
A méditer. Dans le silence naturellement, pour ceux qui ont la chance de le pouvoir.
Car pour nous qui avons des acouphènes, bien souvent à cause de cette passion dévorante que notre société a développé pour le bruit, le silence n’existe tout simplement plus.
Merci. Ce livre me paraît fort intéressant.
Je vais voir s’il est à la médiathèque sinon j’essaierais de l’acheter.
Il y a beaucoup trop de bruits, de bavardages inutiles dans notre société actuelle
tout est fait pour nous éloigner de notre être profond si riche.
Michèle