Le plus grand exploit de ma vie… (Cioran)

Cioran

Emil Cioran, la tentation d’exister

“Le plus grand exploit de ma vie est d’être encore en vie.”

Pompeux, n’est-ce pas ?

Ce n’est pas de moi, non. Il s’appelait Emil Cioran. Et il en a rempli du papier, parfois même à grands traits de formules assassines.

En recroisant cette phrase il y a quelques heures, du haut de mon fragile orgueil, je l’ai sentie raisonner en moi. Instantanément. Il faut avouer que je me suis si longtemps cru mort, fini, lessivé, game over, que de concevoir un “après” me donne encore le vertige.

En ce 14 avril 2003, jour des trente ans de ma soeur mais surtout, pour ma petite personne, soir de mon traumatisme auditif, une page de mon existence s’est tournée. Je me suis empressé d’admettre qu’elle s’était arrachée, envolée, abîmée, si bien que jamais je ne connaîtrais les épisodes qui auraient pu – qui auraient dû ? – advenir.

J’ai ainsi consacré des mois, des années, à la quête de la trame de mes jours heureux.

Certes, il est désormais acquis que l’album conservera de multiples zones d’ombre, tant mes vingt-cinq premières années me semblent vouées à rester incomplètes, classées aux archives, au fond d’un grenier humide. Mais plutôt que de m’ingénier à recoller des morceaux d’une vie qui n’est plus la mienne, j’ai choisi de reprendre le stylo en main. Le principal reste à écrire. Les pages vierges sont légion.

Et quand ce cher Emil affirme qu’ “il faut souffrir jusqu’au bout, jusqu’au moment où l’on cesse de croire à la souffrance”… Moi qui ai toujours été un homme de peu de foi… Que voilà une belle raison d’espérer !

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Réponses

  1. Du style, de l’humour, de la profondeur, je n’en attendais pas moins de toi Randy !
    Et surtout, courage vieux frère, moi qui te connait depuis des années, je sens que la suite sera plus belle : ces derniers temps sont plein d’espoir.
    Et je suivrai ton blog et tes prochains textes avec attention !

  2. Courage, ne baisse pas les bras. Je sais que c’est pas drôle, mais il faut absolument apprendre à vivre avec, on ne peut pas faire autrement. Pour moi, tu vois, ce fût l’occasion (les acouphènes m’ayant mise au chômage) de m’éclater à fond dans ma seule et unique passion depuis toujours : écrire, écrire, écrire… je m’éclate avec mes blogs, et ceux des autres : on découvre plein de gens qui ont plein de créativité à exprimer, c’est réjouissant ! A bientôt !