Acouphènes et hyperacousie

Bien vivre avec des acouphènes

Acouphènes et hyperacousie :

tel est le titre du blog que vous êtes en train de lire, ou plutôt telle est son url.

Mais tel est aussi le titre d’un livre à paraître en février 2008, sous la plume du Docteur Philippe Peignard, que j’ai eu l’occasion de connaître fin 2003 / début 2004 à l’occasion d’une TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive).

Sans grand effet malheureusement (si ce n’est me soulager de quelques centaines d’euros).

Toutefois, une chose est sûre : cet homme-là est quelqu’un de bien, a vraiment à cœur d’aider les personnes qui souffrent d’acouphène et/ou d’hyperacousie et explore sans cesse de nouvelles pistes. Pour ces raisons, j’attends avec impatience de voir de quoi il retourne.
 
Voici une interview [lien supprimé car le contenu n’est plus disponible] que le Docteur Peignard avait accordé au site agevillage.com, pour vous donner une idée de la vision du bonhomme sur les problèmes qui font et défont notre quotidien :

“L’ouverture de la consultation de thérapie cognitive et comportementale appliquée à l’acouphène et à l’hyperacousie dans le service du Professeur Meyer fait suite à un considérable travail multidisciplinaire de trois ans concrétisé par le rapport 2001 de la Société Française d’ORL dont je suis co-auteur. Ce travail a permis de faire l’inventaire des connaissances acquises en matière d’acouphènes et d’hyperacousie et des solutions thérapeutiques actuelles les plus pertinentes ainsi que des recherches en cours.

Il apparaît que l’approche cognitivo-comportementale est parmi les plus adaptées à ces affections. En effet, la perception sonore en prenant sens est associée à des pensées dans un contexte donné ainsi qu’à des émotions (nous parlons alors de cognition) et elle conduit à des attitudes source d’expérience agréable, neutre ou désagréable (des comportements). Cette séquence perception-cognitions-comportements dépend de différents apprentissages plus ou moins adaptés. Lorsqu’ils sont adaptés, l’individu n’est pas troublé, dans le cas contraire, il éprouve une gêne comme 4% des personnes qui perçoivent des acouphènes. Les thérapies cognitives et comportementales consistent en une rééducation de la réaction à ces phénomènes sonores : elles sont de durée limitée à 8 à 12 semaines. Elles sont parfaitement congruentes avec la thérapie sonore (enrichissement de l’environnement sonore, aides auditives, générateurs de bruits) qui est optimisée par ce travail psychique. De plus, les conséquences et/ou les prédispositions anxio-dépressives de certains pourront être prises en charge par les thérapeutes en TCC.

En résumé : c’est efficace dans plus de 75% des cas, c’est bref, c’est scientifiquement justifié et validé et ce n’est pas incompatible avec aucune autre approche thérapeutique.”

Je n’ai sans doute pas eu de chance : j’ai suivi cette TCC avec lui, en compagnie de deux autres personnes, et plusieurs années après il est clair qu’aucun d’entre nous n’est guéri, loin s’en faut (je me dois de préciser, par souci d’honnêteté, qu’un de mes deux compagnons d’infortune a jeté l’éponge en cours de traversée, estimant, à tort ou à raison, que la TCC ne pouvait lui être d’un grand secours).

Mais ça ne coûte rien d’essayer. Hormis peut-être quelques centaines d’euros.

Note pour mes lecteurs adorés :
si l’envie vous prend, ne faites pas comme moi : consultez dans le cadre hospitalier, et non dans le cadre privé, votre porte-monnaie vous remerciera !

J’aurais apprécié à l’époque qu’une bonne âme m’informe sur ce point… on ne refait pas l’Histoire.

_________________________
Mise à jour du 29 avril 2009 :
le blog que vous êtes en train de lire s’appelle désormais Oreille malade, le livre se nomme désormais Bien vivre avec des acouphènes… et je me demande toujours d’où peut bien sortir ce chiffre de 4% de personnes seulement qui seraient gênées par les acouphènes !

Si je me base sur mon expérience personnelle, pour avoir parlé autour de moi de mes troubles auditifs, il semblerait que ce soit plutôt 80% des gens qui ont des acouphènes qui le vivent mal, voire très mal. Je n’ai en tout cas retrouvé nulle part un chiffre aussi ridiculement faible. Il semble plus réaliste d’imaginer que, aucun traitement n’existant, l’immense majorité des personnes qui souffre d’acouphènes se résigne à (sur)vivre avec. Et ce même si leur vie est un enfer. On peut penser que la nouvelle génération se plaint plus auprès des médecins. De fait, j’ai pu lire – sans en retrouver la source à l’heure où j’écris ces lignes – une étude qui montrait que 20% des gens qui ont les oreilles qui sifflent et/ou bourdonnent déclarent que cela affecte modérément voire sévèrement leur qualité de vie.

Ce qui me semble plus réaliste – comprendre : se rapproche probablement un peu de la “vérité”.

Réponses

  1. —-Ce chiffre de 4% (4 % seulement des acouphéniques se plaindraient) n’est pas une erreur de Peignard. Ses confrères de l’hôpital Pompidou avancent des chiffres similaires.

    —–C’est évidemment faux, mais l’objectif est de minimiser l’étendu du problème et la gravité des acouphènes. Cela s’inscrit dans une stratégie de “dédramatisation”. Selon le docteur Londero, d’après les propos qu’il a tenu dans plusieurs émissions, un travail de dédramatisation permettrait d’améliorer considérablement la situation.
    Le problème viendrait du fait qu’ils dramatisent. En arrêtant de drammatiser , ils iront mieux.

    —– J’ai lu ce livre. Je me dit que c’est dommage que les docteurs ne n’endurer les séquelles qu’engendrent leurs “conseils”. Si Peignard devait endurer les conséquences malheureusement définitives que son livre peut avoir, jamais il ne l’aurait écrit.