« Je vis mes journées une à la fois »

carpe diem no future

Témoignage d’un déficient auditif, sur le site du Centre d’activités pour le maintien de l’équilibre émotionnel de Montréal-Nord (CAMÉÉ) [lien supprimé car le témoignage n’est plus disponible], groupe d’entraide en santé mentale :

En 1995, je commençais des cours à l’UQAM. J’avais été accepté au baccalauréat en formation religieuse et morale de la personne au secondaire. Ce n’était pas le premier choix que j’avais désiré. J’aurais aimé être professeur en histoire et géographie au secondaire, mais je n’ai pas été accepté, car le programme était contingenté.

J’ai commencé à entendre un cillement dans mon oreille droite, je suis sourd de naissance de l’oreille gauche. Cela devait se passer que mon oreille se replacerait, mais ce n’est pas arrivé. Nous sommes en 2002 et je fait encore de l’acouphène.

J’ai commencé à avoir de gros problèmes de concentration à cause de mon acouphène, car c’est très difficile de suivre des cours quand on entend du bruit. J’avais commencé à suivre 4 cours la première session et j’en ai abandonné 3. Et pour ce qui est des autres sessions, je suivais seulement un cours car j’avais de la difficulté à me concentrer.

Plus tard, en 1997, voyant que mes études ne menaient à rien, j’ai fait une tentative de suicide. Je suis allé à l’hôpital avec ma mère car c’était le médecin qui m’avait conseillé d’y aller au plus vite. J’ai rencontré une psychiatre qui m’a posé plusieurs questions. À la fin de notre rencontre, celle-ci a décidé de ne pas me faire hospitaliser, à condition que je ne recommence pas. Elle m’a prescrit des médicaments dont je ne me souvient plus du nom, car depuis ce temps, j’ai changé souvent et leur force a augmenté.

Parfois je ne prenais pas mes médicaments car ceux-ci m’endormaient trop. Je ne pouvais pas étudier, car j’étais trop fatigué. Mais de ne pas prendre mes médicaments, ce n’est pas bon pour mon état. Voyant que mes études ne menaient à rien, le docteur m’a dit d’arrêter complètement. Pour m’aider, mon entourage a accepté que je cesse mes études.

J’ai traversé plein de changements sur mon rythme de vie dans une journée. Quand je prenais du zyprexa je m’endormais à 7 heures le soir et je me réveillais vers 11 heures le matin. J’étais souvent endormi. Il paraît que plus la force du médicament est grande plus ça enlève de la somnolence. Mon médecin a souvent changé la force de mes médicaments, parfois je prenais jusqu’à 8 pilules par jour. Je ne suis pas toujours content de ce que l’on me prescrit car à chaque fois il faut que je vois l’effet que cela a sur ma journée. Le médecin ne me donne pas le choix de les prendre. Les médicaments, c’est peut-être bon pour nous, mais pour moi ça n’a pas réglé tout.

Pour m’en sortir, je prends différents moyens. Pour ce qui est de mon acouphène, j’écoute de la musique et ça fait du bien à mon oreille. Pour ce qui est de mes activités à la maison, je fais de l’Internet. Comme loisir je regarde la télévision. Il y a aussi la religion qui m’aide beaucoup. Je vais à l’église souvent. Enfin, j’aime bien la lecture, je lis des livres sur l’histoire du Québec et des biographies.

Je vie mes journées une à la fois.

François

Merci à Vador / Elvis pour cette nouvelle trouvaille.

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