Toute la neuro-rumeur du monde

L'homme nu - Dan Simmons

L’enfer, c’est les autres

Et si la solitude devenait impossible ? Si un jour nous ne pouvions plus nous isoler, fermer notre conscience ? Si les pensées, les désirs, les pulsions des autres nous envahissaient à chaque minute, comme des écrans restés allumés ?

Bremen, un mathématicien, a ce terrible pouvoir de divination.

Longtemps, son union avec sa femme Gail, comme lui télépathe, lui a servi de bouclier. Mais Gail meurt d’un cancer, et le voilà seul dans le chaos, livré à la neuro-rumeur du monde. De Disneyland aux bas-fonds de Las Vegas, dans le sillage d’un crime dont il est le témoin, Bremen va vivre la plus effrayante odyssée à travers les ténèbres de la société et de l’homme, tout en s’accrochant à ses connaissances de chercheur pour dresser la carte des contrées inconnues de l’esprit.
Le romancier de ” Nuit d’été ” nous entraîne, au gré de sa puissante imagination, dans un parcours où la science-fiction et le paranormal, mêlant leurs sortilèges, composent une fable philosophique moderne.

Ainsi parle la quatrième de couverture de L’Homme nu, de Dan Simmons.

Livre lu il y a bien longtemps – en tout cas bien avant l’apparition de mes troubles auditifs – et qui ne m’a pas laissé de souvenir très marquant. Contrairement à Hypérion qui reste bien présent en moi.

Ce qui est intéressant dans ce thème est le parallèle que l’on peut tracer avec les acouphènes… Ceux-ci nous envahissent chaque minute, chaque seconde, au risque de pousser vers la folie… Mais à la différence des pensées, des désirs et autres pulsions, les acouphènes n’ont aucun sens. Ce qui est finalement une chance en soi. Il est probablement moins difficile de s’y soustraire – si, si, j’y crois, un jour je vaincrai 😉

On peut y voir également une sorte d’ “habituation“, si chère aux ORL encore de nos jours : lorsque Bremen rencontre Gail ils parviennent, en unissant leurs esprits, à dresser une barrière face au flux RSS du monde, à sélectionner certaines pensées et uniquement celles-ci. Mettre sous cloche les acouphènes, habituer son cerveau à ne plus les percevoir, c’est le Saint-Graal de bon nombre de médecins encore aujourd’hui. Mais si j’ai toujours été friand de Science-Fiction, notamment pour l’éclairage différent qu’elle apporte sur l’humanité, j’ai toujours su faire la différence entre fantasme et réalité. Je me demande parfois si c’est le cas de certains médecins.

Retrouver ce livre me rappelle enfin cette histoire que j’avais lu, là encore il y a bien longtemps, dans une autre galaxie… Un homme avait passé cinquante ans de sa vie à entendre dans sa tête, en boucle, une chanson d’Edith Piaf. Le plus drôle est que je crois me souvenir qu’il s’agissait de “Mon manège à moi”…

“Tu me fais tourner la tête”… L’Enfer !

Remarquez, comme dit la formule, il y a toujours pire :
Imaginez la même chose avec du Zazie, du Cali ou du Bénabar… De quoi donner des envies de meurtre !

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