Témoignage guérison acouphène : guérie après dix années de galère

Témoignage guérison acouphène

Témoignage guérison acouphène : quand un sifflement vous emmène au fond du gouffre…

Témoignage guérison acouphène
Témoignage guérison acouphène

Je ne me souviens plus trop comment tout cela a commencé… mais vers l’âge de 8-9 ans, je me suis retrouvée avec un sifflement dans les oreilles. Au début, ils n’étaient pas continus, ils venaient, repartaient.
Ma mère me fait quand même consulter notre ORL qui prononce alors pour la première fois, le mot : acouphène.
Très vite, ils se sont installés à plein temps ; jour, nuit, ils étaient toujours là ; rien ne pouvait les couvrir.
Cela ne voulait rien dire pour moi, j’étais jeune à l’époque ; je me rappelle que je disais à ma mère que c’était des petites personnes à l’intérieur de mon corps qui criaient pour que je les laisse sortir. Elles ont crié pendant 10 années à m’en rendre folle !

Jeune, désorientée, naïve, je suis tombée dans une spirale infernale… d’abord, les tranquillisants, puis les psychiatres qui m’ont mené tout droit vers cette drogue : les anxiolytiques et les antidépresseurs !
J’ai donc commencé par de simples tranquillisants, qui m’aident pour rester concentrée à l’école mais le soir à la maison, c’était horrible, ma famille ne comprenait pas ce que je vivais.

On me disait : « tu devrais être contente, tu entends quelque chose ! »

Entendre, oui mais ça, non ! Ca me rendait dingue ! Le soir, je pleurais seule dans ma chambre, des fois ma sœur m’entendait et venait me consoler mais je pense qu’elle non plus, ne se rendait pas compte de la gravité de la situation.
J’avais 12 ans, quand j’ai fait ma première tentative de suicide ; des médicaments, beaucoup de médicaments mais pas assez de cran pour passer à l’acte, je pense que c’était plutôt un appel au secours qu’une réelle envie de quitter ce monde.
Deux jours d’hospitalisation, puis première consultation chez le psychiatre.
Immédiatement sous traitement, de l’extérieur, je parais mieux, heureuse, gaie mais à l’intérieur, quelque chose me ronge, les acouphènes bien sûr mais aussi cette drogue que j’avalais tous les jours ; je suis vite devenue dépendante ; quand je loupe une prise, je tremble, je transpire beaucoup ; mes copines à l’école se moquent de moi, on me dit que je suis une droguée.

Deux années passent, toujours le même quotidien, acouphènes, surdité, et mon traitement

A 14 ans, je pète un plomb, cette fois-ci, ce n’étais plus de l’appel au secours, je voulais vraiment mourir, partir pour ne plus entendre ces sifflements qui me hantent jour et nuit.
Cette fois-ci, je me provoque une crise d’asthme (je sais très bien comment faire, quelques poils de chat suffiront) ; je me souviens très bien de cette journée, assise dans le canapé, seule dans l’appartement, je me sens partir, je sais qu’une crise d’asthme peut être mortelle.
Je ferme les yeux, trou noir ; je me réveille à l’hôpital, je vois ma mère en larmes, me demandant pourquoi j’ai fait ça !

Je crie, je hurle ma douleur, je veux sortir de ce cauchemar, je n’en peux plus !!!

A ce moment là, ma mère a bien compris ma douleur.
Mes parents décident de passer outre leur honte de ma surdité et ils me font appareiller en espérant que le bruit que je vais pouvoir entendre couvrira les acouphènes.
Je suis donc appareillée, avec un appareillage binaural.
Je perçois, oui, j’entends la parole, je ne la comprends pas, mais au moins, mes acouphènes sont un peu couverts. Dans la rue, avec les voitures, je ne les entends que très légèrement.
En même temps, je découvre le monde mais ma surdité évolue vite et je sais que les appareils ne couvriront pas longtemps les acouphènes.

Cinq années vont passer comme ça, je suis toujours sous anxiolytiques mais j’ai réussi à arrêter les antidépresseurs. Je vais mieux, j’ai un regard plus vivant, je peux commencer à vivre et à voir vers l’avenir.

L’année dernière, je rencontre Daxtom, une membre de ce forum, j’ai le bonheur de la rencontrer chez elle, dans la région bordelaise. Je rencontre également Tom, son petit garçon sourd implanté.
Par une grande générosité, elle me propose de me donner les appareils de Tom, qu’ils portaient avant d’être implanté. Ces appareils sont très puissants, plus que les miens, et je vois là un espoir d’entendre mieux.
Après une petite hésitation, je repars en région parisienne avec les appareils de Tom dans ma valise.
Après un réglage adéquat, je les mets, miracle ! J’entends un peu mieux. Cela ne va pas durer longtemps car je vais brusquement perdre beaucoup d’audition qui vont rendre les appareils presque inutiles. Mais une chose encore plus incroyable arrive, après 2 jours de port, mes acouphènes disparaissent !!! Je ne sais pas si ce sont les nouveaux appareils, je ne m’avance pas là-dessus mais je tiens à souligner que je prenais aucun traitement. Ils ont disparus comme ça.
Le 26 avril, cela fera 6 mois que je peux profiter du silence.
Aujourd’hui, je suis épanouie et heureuse, depuis 6 mois, je me suis réveillée d’un cauchemar qui a duré 10 ans. Je suis tombée au fond du gouffre à cause des acouphènes. Je ne croyais pas ça possible et pourtant…
Bien sûr, la peur qu’ils reviennent est présente et le sera toujours, mais aujourd’hui, je profite de ma vie, parce que ma vie est belle et sereine, je vis ma vie, je profite de ce que j’ai de plus cher au monde, un cœur qui bat et un homme qui m’aime.

Biscotte, sourde et ancienne acouphènique

Ce témoignage de guérison de l’acouphène a été lu sur le forum de France-Acouphènes [lien supprimé car le témoignage n’est plus disponible]

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Réponses

  1. Merci de mettre aussi des commentaires positifs Randy. Parfois, il peut y avoir rémission comme pour toute maladie. Je pense encore récémment à cette soeur guérie de Parkinson dont on a entendu parler dans la presse. J’ai gardé son témoignage car il faut aussi penser au positif. Je ne pense plus que ca peut uniquement s’aggraver mais que ca peut se stabiliser et même s’améliorer.

  2. Un de mes buts, par ce blog, est justement de montrer qu’on peut guérir… et que c’est même l’évolution “normale” !

    Quand je fais des billets sur ma propre histoire, qui a commencé en avril 2003, bien entendu… c’est loin d’être joyeux ! Car le début était en effet terrible. Mais ma situation n’a cessé de s’améliorer depuis. Par palier, plutôt que régulièrement. Et…

    A suivre dans les prochains numéros 😉

  3. Bonjour, moi aussi je souffre d acouphènes depuis 8 mois. Des que je sors, des qu”il y a à peine du vent, dès que je m’approche d’un ordinateur et j’en passe, ça décuple de volume et met parfois plusieurs jours à baisser. Je suis chanteuse et ai dû arrêter de travailler depuis, ma situation est désastreuse. Je crise dès que ça se dégrade. Comme avec tout le monde, les ORL nous laissent livrés à nous-mêmes. S’il vous plait, quel est cet appareil qui a fait passer les acouphènes? Est ce un réducteur de bruit genre de moins 30db ou bien est ce que ça emmet du bruit? Si vous le savez, qu’elle était la marque?
    Merci pour votre aide.

  4. vu le lien avec post, que j’allais lire en entier, je me suis ravisé.
    désolé de le dire mais ce sont des habitués de la rémission subites (lourdes n’est guère mieux) .

    halte aux faux espoirs, et possibles désespoirs (tomber de très haut quand ça recommence !

    ayant entrevu le post il s’agit de “masquage” par une meilleure (plus forte) ouïe.
    ce genre là, si ce n’est pas un fake, conduira “juste” à ce quele cerveau soit leurré un moment puis que le problème, enfoui, “revienne” d’e + belle.

    et je suis (malheureusement) porteur de prothèses depuis plus de 10 ans : ce qui m’a choqué est que cette personne entend mieux comme ça alors que :
    – on ne peut porter des prothèses nouvelles qu’en les ayant adaptées au malentendant (ce qui veut dire que la plupart du temps un moulage est nécessaire car les lobes d’oreille sont comme les empreintes digitales – uniques sauf très gros coup de bol).
    – l’audition de chaque déficient auditif est propre à son cas (il y a par exemple des “pentes de ski” et autres), et les prothèses sont là pour compenser. encore là, je doute que n’importe qui puisse prendre des prothèses au pif, en retrouvant une bonne ouïe comme par enchantement.

    ça ressemble à de la propagande ou publicité pour les audiopro.

    en tout cas mieux entre masque mieux mais ne résout pas le problème.

  5. J’espère que mon témoignage de guérison pourra aider les internautes, perdus dans la jungle de traitements (parfois fantaisistes ou le fait de charlatans)
    J’ai présenté une surdité droite avec acouphène très invalidant il y a 4 mois sans vertige, ni douleur.
    J’ai mis 1 mois à consulter un ORL car je pensais avoir un bouchon ou une otite à D.
    L’Orl m’a d’abord prescrit 90 mg/j de Solupred pendant 7 jours mais cela ne s’améliorait pas.
    Quand je lui ai dit que je ne dormais presque plus la nuit à cause de l’acouphène (comme un moteur d’avion permanent) il m’a aussitôt fait débuter des séances de caisson hyperbare.
    Une IRM labyrinthique ayant éliminer une tumeur ou un hydrops (Meniere sans vertige…oui çà existe), j’ai pu discuter avec le radiologue qui pensait à un virus (herpès ?)
    L’ORL m’a mis sous Zelitrex 2/j pendant 15 j tout en continuant le caisson.
    Au bout de 7 séances, mon audition était totalement revenue à D mais l’acouphène persistait, atténué.
    Je terminais donc les 15 séances de caisson, le médecin me disant que des effets positifs pouvaient encore se faire sentir après l’arrêt …où l’acouphène pouvait aussi durer toute ma vie !
    Une chose importante : j’ai un moral d’acier, je garde toujours foi en l’avenir même si tous disent le contraire.
    On m’a aussi proposé une audioprothèse, mais au prix de contraintes.
    Finalement tout à disparu du jour au lendemain.
    Je comprends le calvaire que doivent supporter ceux qui en souffrent.
    J’espère que mon témoignage sera utile.
    Un détail important : le médecin du caisson m’a dit que seules les personnes atteints de surdité avec acouphène peuvent bénéficier d’une prescription de caisson hyperbare.

    1. Merci @BOBBY45 pour ce témoignage de guérison 🙂
      Pour ma part le caisson hyperbare m’avait été refusé à l’époque, l’ORL me disant qu’au-delà de 48 heures ça ne servait plus à rien et que ma demande intervenait environ 3 semaines après le traumatisme sonore (l’ORL m’avait toutefois précisé qu’en Allemagne on pratiquait le caisson sans problème un mois après le traumatisme, peut-être même plus, je ne me souviens plus exactement, mais j’étais tellement atteint que je n’avais pas la force de me battre). Je ne sais pas si ma situation serait meilleure aujourd’hui, 20 ans plus tard (sans forcément parler de guérison complète, bien entendu), et je ne saurai jamais…!