Journée Nationale de l’Audition 2009

JNA 2009

La Journée Nationale de l’Audition 2009, axée sur l’image des appareils auditifs en France, aura lieu ce jeudi 12 mars.

« Soyez à l’écoute de votre audition » : ainsi démarre le communiqué de presse [lien supprimé car le communiqué n’est plus disponible] publié par l’Association pour l’Information et la Prévention dans le domaine de l’Audition à l’occasion de la 12ème édition de la Journée Nationale de l’Audition.

Le premier constat dressé est simple : plus de 6 millions de personnes en France souffrent de perte d’audition. Et ce n’est qu’une fois l’audition atteinte que l’on réalise à quel point l’on « baigne » dans le son, à quel point toute atteinte même mineure de ce sens est perturbante.

Mais dans la foulée, quel regret ! On peut lire en effet que « les jeunes restent une cible encore mal informée [jusqu’ici, tout va bien] des risques de l’écoute abusive des baladeurs / mp3 ».

Mesdames et Messieurs de la JNA, quand donc comprendrez-vous que véhiculer un tel message ne fait que renforcer l’idée selon laquelle la répétition, l’écoute prolongée et/ou fréquente du baladeur, est (seule) en cause ? Quand donc oserez-vous avouer qu’un simple concert, une simple virée en boîte de nuit, une fois, une seule fois, peut détruire une oreille interne ?

Vous dressez un constat qui semble positif : « un français sur deux attribue la perte auditive à un manque de protection en milieu bruyant et les moins de 35 ans ont davantage conscience du rôle des comportements à risque dans la perte d’audition avec l’âge alors que les plus âgés mettent plus volontiers en cause le facteur génétique ». Mais passer sa vie à travailler à la chaîne ou dans une scierie et souffrir de perte d’audition, est-ce bien surprenant ? N’est-ce pas là une étape qu’il convient désormais de franchir ? Qu’est-ce donc, ce mystérieux « comportement à risque » ?

Communiquer un tel message, erroné ou en tout cas très incomplet, n’est pas anodin : c’est en réalité bien pire que de ne rien communiquer du tout.

Imaginons une campagne qui indiquerait que la pratique abusive du jeu du foulard – parfois nommé rêve bleu, été indien ou encore cosmos – est risquée. Trouverait-on cela normal ? Ou considérerait-on qu’un tel dispositif ne ferait, au final, que sous-entendre qu’une pratique occasionnelle ne présente aucun danger ? Tout en connaissant d’une part le risque réel de mort lors de chacune de ces pratiques, d’autre part les lésions du cerveau qui peuvent survenir insidieusement, sans nécessairement laisser paraître de conséquences immédiates…

Mesdames et Messieurs de la JNA, ne vous méprenez pas sur mes propos : ce que vous faites part bien entendu d’une bonne intention… et est à 99% du bon travail. Mais ne laissez pas le 1% restant gâcher ces douze années de labeur ! Ne négligez pas, à l’avenir, ces quelques lignes intitulées « communiqué de presse » qui vont circuler sur la toile et renforcer nombre de personnes dans leurs fausses croyances !

Ou alors faites un choix, mais radical : axez chaque édition autour d’un thème et un seul. Car la problématique que vous soulevez autour de l’image des appareils auditifs est intéressante, à l’heure où, plus que jamais, il n’est pas rare de croiser un primate à l’oreillette Bluetooth sur les quais du métro ou les trottoirs de nos villes.

Peut-être d’ailleurs faîtes-vous là aussi fausse route : ne serait-ce pas du côté des fabricants que se trouve la solution ? En proposant des appareils qui ressemblent à autre chose que des prothèses auditives, ne parviendraient-ils pas à conquérir un autre public que celui qui, contraint et forcé se coiffe, la mort dans l’âme, de ces coquillages couleur chair ? Vous comparez les aides auditives au port de lunettes : « curieux constat : l’appareil auditif reste toujours peu démocratisé alors que le port de lunettes est devenu un objet de mode et d’esthétique. » C’est oublier un peu vite que les lunettes d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir, tant pour les verres que pour les montures, avec celles de grand-papa !

En d’autres termes : l’offre ne crée-t-elle pas la demande ?

Voilà une piste que je vous propose modestement d’explorer.

Après avoir osé enfin crier haut et fort qu’il suffit d’une fois pour plonger dans l’enfer des troubles auditifs.

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Réponses

  1. La prévention est primordiale. C’est dommage que les spécialistes n’en fassent pas.

    Les acouphènes peuvent également s’installer de façon insidieuse, petit à petit, au fil des concerts.
    Quand on a des acouphènes après un concert, il ne faut pas croire que quand ils disparaissent, le problème est réglé. On a juste fait un pas de plus vers les acouphènes définitifs.

    Tant va la cruche à l’eau qu’elle se casse.

    Nos oreilles n’ont pas été conçues pour supporter des purées sonores pareilles.

    AXEL