Une autre mer morte. Baignée de silence.
Lorsque [Djanat Djaparovna] était enfant, dans les années 70, elle se baignait chaque jour dans les eaux de la mer d’Aral juste devant chez elle. Depuis la mer s’est retirée à une centaine de kilomètres et les enfants de son village ne veulent pas croire qu’il y a bien eu une mer au Kazakhstan. En devenant institutrice, elle s’est promis de réunir chaque année l’argent qui permettrait à une dizaine d’enfants d’aller à sa rencontre. Le chauffeur qui avance depuis cinq heures dans la steppe la voit en premier : l’Aral, l’ « île », en kazakh, perdue au milieu des sables. L’émotion est forte. C’est une mer très étrange, une mer dont le son aurait été coupé.
Télérama n°2995 du 6 juin 2007
Article de Luc Desbenoit
Propos de la photographe Claudine Doury
L’acouphène, c’est un peu cela aussi… Un bruit figé, hors du temps, de l’espace. Désespérément invariable.
Le son de la mort, en quelque sort.
Que seuls les vivants peuvent entendre.
Un bruit qui peut être variable, mais en tous les cas un bruit d’une permanence et fidélité à toute épreuve….(trop) Bien vu ce rapprochement avec la mer -;)