Le dernier homme sur terre… n’est pas seul !

le survivant

Lundi 26 mai 2003

La vie reprend son cours. Non le cours d’une vie normale, mais celui d’une personne qui souffre d’un terrible mal qui blesse sa chair à vif – et qui ne peut rien en laisser paraître.

Les gens ne comprendraient pas.

Au travail, seules trois personnes ont connaissance du tonnerre qui s’est abattu sur moi : les deux premières, dont ma supérieure, ont remarqué que quelque chose ne tournait plus rond – la vraie interrogation étant surtout de savoir comment les autres ont pu ne se rendre compte de rien ! – et j’ai averti la troisième, ayant appris qu’elle était sur le point de se rendre quelques jours plus tard à un concert, qui plus est dans la salle même où mon oreille avait été arrachée.

Le téléphone ! Sa sonnerie me déchire les tympans et dans une grimace de douleur je bondis pour décrocher le combiné : c’est Elisabeth, autrement dit « Eli », la cliente, 26 ans tout comme moi, qui m’appelle pour quelques petites choses et accessoirement pour me demander si le week-end s’est bien déroulé. Elle ajoute qu’une de ses amies, fana de concerts rock, s’y était également rendue et qu’elle avait trouvé ça génial.

Je sens le sol se dérober sous mes pieds. Encore une morte en puissance ! De toute façon je suis piégé : je n’ai pas le courage de mentir et vide alors mon sac. Le cauchemar que je vis, comment c’est arrivé, les risques encourus, je ne lui épargne aucun détail et lui enjoins d’informer son amis des dangers auxquels elle s’expose à chacune de ses sorties. Eli semble évidemment un peu perdue face à ces nouvelles mais c’est quelqu’un de brillant et de très humain. Elle comprend que c’est du sérieux et me promets d’en toucher un mot rapidement à son amie.

Soulagement. Il est possible de se faire comprendre. Peut-être me sera-t-il possible de confier une part de mon fardeau à quelques personnes triées sur le volet…

(Charlston Eston, Le Survivant, alias The Omega Man : excellent film et bien meilleure adaptation du roman Je suis une légende de Richard Matheson que la récente œuvre de Francis Lawrence, avec Will Smith)

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Réponses

  1. Hé oui,randy,ce qui prime chez les hyperacousiques,c’est l’instinct de surcvie:on cherche à tout prix se soulager et on mène un combat permanent.
    H.S:il y a eu une autre adapatation du roman mais c’était avec vincent price.
    Le film avec vincent price est antérieur au film avec charlton heston.

  2. J’ai frémi quand tu parles du téléphone qui te déchire les tympans. Mes acouphènes et mon hyperacousie ont démarré avec le téléphone ; on m’a collé “téléprospectrice” et mes oreilles n’ont pas supporté. Et dire que j’ai supporté ça pendant des mois. Quel cauchemar… Et maintenant, c’est irréversible, qu’ils disent. Bref.
    J’adore Le Survivant avec Charlton ; un mythe (le film… et le mec).