Carnaval de Nice : un blessé léger
« J’ai encore des sifflements dans les oreilles« , a dĂ©clarĂ© samedi StĂ©phane Ruffier, gardien de but de l’AS Monaco, après avoir reçu un pĂ©tard.
« J’ai assistĂ© Ă des choses que je n’avais plus l’habitude de voir sur les terrains. Je me suis mĂŞme cru dans une boĂ®te de nuit avec la musique dĂ©versĂ©e par une sono pendant la seconde pĂ©riode » : c’est par ces mots que Ricardo, l’entraĂ®neur monĂ©gasque, a fait part de sa colère Ă l’issue du match de Ligue 1 jouĂ© Ă Nice ce week-end, durant lequel son gardien a reçu divers projectiles dont un pĂ©tard, qui l’a touchĂ© aux pieds.


« Pour moi, ce n’est rien ou pas grand chose. Sans doute qu’en PrincipautĂ©, il n’y a pas de pĂ©tard. » a pour sa part ironisĂ© le truculent entraĂ®neur niçois, FrĂ©dĂ©ric Antonetti, ajoutant : « Je ne dis pas qu’il faut jeter des pĂ©tards sur le terrain, mais qu’on ne dise pas que le football est violent. »
Quelle est la version de l’intĂ©ressĂ© ?
« J’ai reçu un pĂ©tard dans mes pieds. Lorsqu’il a explosĂ©, j’ai eu des Ă©clats dans la cuisse. Rien de grave mĂŞme si j’ai encore des sifflements dans les oreilles. L’arbitre m’a demandĂ© de m’Ă©carter afin d’Ă©viter d’autres projectiles, un verre plein de boisson a giclĂ© tout près. Mais je n’avais pas de raison de quitter la pelouse. » Rien de grave, vraiment ? Pas de raison de quitter la pelouse, sĂ»r et certain ?
Celui-ci indiquait, une demi-heure après la fin de la rencontre « Je n’entendais rien [peu après avoir reçu le pĂ©tard], j’ai encore des sifflements. » Souhaitons-lui d’avoir parfaitement rĂ©cupĂ©rĂ© Ă l’heure oĂą j’Ă©cris ces mots.
L’annĂ©e dernière, dans ce mĂŞme stade du Ray, c’est le public marseillais qui s’Ă©tait rendu coupable du mĂŞme geste, avec des consĂ©quences sĂ©rieuses pour un jeune pompier niçois, Anthony Roko.
Cela n’a, une fois de plus, pas servi de leçon.
Une chose est certaine : le public niçois est chaud, très chaud. L’un des plus chauds de France très certainement. Mais la portĂ©e d’un tel geste doit faire rĂ©flĂ©chir les membres des groupes de supporters. La BSN – Brigade Sud Nice – notamment a, par le passĂ©, dĂ©jĂ souffert de diverses dĂ©cisions et amalgames et n’hĂ©site pas Ă prendre la parole lorsqu’elle le juge nĂ©cessaire. Ainsi dĂ©clarait-elle l’annĂ©e dernière : « pour tenter de nous faire entendre, nous n’avons pour l’heure rien trouvĂ© de mieux que le silence. »
Qu’ils sachent que le silence est tout aussi prĂ©cieux que fragile.
Et que celui-ci peut REELLEMENT devenir assourdissant.
A bon entendeur…
(Le carnaval de Nice et ses fous, Paillasou, Pilichinelle, Annie SIDRO, Triboulet – Editions Serre, Nice, 1979)
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